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  • Eyes

    Tout acte de mendicité se doit d’être copieusement châtié. Tuons le mauvais comédien qui récite ses répliques, dont le rôle infécond d’amoureux désespéré, désespérant, ne lui apportera jamais succès sur les planches usées de la vie. Tombe le masque ! Burn the past !

    Est-ce que maintenant j’ai encore une gueule de mendiant ? Va te faire enc…

    Passé et passer son chemin.

    La cassette était abimée, il n’y avait plus que la bande pour exercer un quelconque magnétisme, du cul cru en images cadencées, finalement je n’avais pas envie de regarder l’écran. Cette nuit-là j’enterrais mon envie. Le titre du film était de circonstance, happy birthday. C’était ma surprise, ça et un magnum de bière, puis des touches de vodka orange sur une toile misérable, je ne sais plus pour le reste, les restes. C’était grand soir de peinture, toujours avoir un bon pote pour nous aider à tenir le pinceau quand vient ce parfum de débâcle. Elle n’était plus là, ne le serait plus jamais. Je tiens à toi ça veut dire quoi ? On se tient à une branche pour ne pas tomber, pour ne pas crever, mais ces paroles ? Elles n’avaient plus aucun sens. Elle n’avait plus aucun sens.

    Je voulais rouler vite, continuer à accélérer puis abaisser les vitres, sentir l’air me déformer le visage et ne pas laisser le temps m’imposer ses rides débiles.

    Elle voulait me foutre dans ce milieu permanent entre l’entrée et la sortie, entre le noir et le blanc, m’apaiser avec son feu.

    Adieu foireux.

    Always (Killswitch Engage)

    Mes phares peinaient à éclairer la route sinueuse que j’avais emprunté à de trop nombreuses fois, cela faisait des mois qu’il n’y avait plus que l’excitation et la chair qui me faisaient rouler vers ce nowhere. Je ne l’aimais plus et je ne savais si je n’avais jamais ressenti quoi que ce soit d’autre que l’envie de combler un manque, de chercher une remplaçante à une ombre dévoreuse d’années. Je voulais être désolé, m’inventer de douces croyances, mais son image était fausse, son visage flou, j’avais passé des mois à lui mentir et sur le chemin du retour je savais que tout était fini, je ne reprendrais plus de ticket pour voyager vers sa désolation.

    Mes larmes coulaient pour celui que je venais de perdre, pas pour elle, c’est étrange comme des yeux endeuillés permettent de rendre certaines visions nocturnes beaucoup plus claires. Il m’avait accepté, cru en moi quand je creusais pour trouver du pétrole, parfois père, parfois grand père, devenu fumée un matin d’été.

    Il n’y avait de réconfort nulle part, ni dans sa main, ni contre elle.

    Elle ne m’avait jamais vraiment aimé, elle ne faisait que reproduire la toile qu’elle avait sous les yeux depuis toujours, moi ou un autre quelle importance tant qu’on finirait par s’échouer entre ses reins en suant nos mots de mensonges. J’aimerais lui dire qu’elle m’a permis de comprendre ce qu’était le fait de ne pas aimer et finalement lui dire merci de m’avoir aidé à enterrer toutes mes fausses années. Quelques fois je l’imagine heureuse, c’est un sentiment de lâcheté absolue mais un jour elle comprendra que je n’étais qu’une ombre. Une ombre bâtarde.

     

    Be quiet and drive (Deftones)

    C’est peut-être le jeu quand deux âmes cassées se retrouvent.
    Petite carne et vieux paumé.

    Je suis comme le laid sur le feu, quand les flammes me caressent de trop près je me mets à renvoyer le trop plein.

    On en fait des conneries sans classe, sans glamour, de peur que ça casse, en un bruit lourd. Trop d’impudeur, trop de non-sens. Trop de peur d’absences. Trop de théâtralité, trop de trop. Stop.

    Peut-être que j’aime cramer sous ton astre et que je ne veux plus que ta pluie. Une pluie de tequila.

    « Yet i’m nothing more than a line in your book » Juneau/acoustic (Funeral For a Friend)

    J’ai fait ce que j’ai pu.

    Je marche sur une jambe et je t’ai demandé de danser avec moi, quel con, un plat servi sur assiette aussi facilement, on n’a pas idée.

    J’ai traversé des lignes sans jamais m’y poser, on est parfois qu’une parenthèse entourée de jolis noms, un fantôme orthographique errant entre les mots.

    Option : On s’invente une certaine consistance, une épaisseur de traits, c’est peut être ça l’espoir, mais c’est aussi acide qu’un shot de Jäger à 5h du mat.

    Non cette note n’a pas été facile à écrire.

    Ce blog a 10 ans, on va commencer par un constat qui n’est ni triste ni amer. Cet anniversaire n’a rien de lugubre, j’ai posé mes premières lignes pour créer un dialogue qui a souvent changé d’interlocuteur (absent, invisible, réel et irréel, sans supercheries), j’ai détesté me relire et voir mes erreurs (le carpe diem c’est pour les lâches), on dit bien qu’il ne faut pas avoir de regrets mais c’est un mensonge, regretter c’est s’offrir au changement. Il a fallu que je retourne aux « Kitcheries » égocentriques de mes premières notes pour traquer l’ombre d’une évolution tout au long des nombreuses autres pages et voir la fatalité de certains cycles et les répétitions nauséabondes. Je ne sais pas si je dois présenter mes excuses pour tout cela. C’est fait, je n’ai rien effacé ni caché.

    J’ai tenu cet endroit comme je pouvais, si souvent du bout de mes doigts, le détestant quand dans la nuit il ne me restait plus que sa présence, me mettant parfois à espérer qu’il me réponde. Mais je crois que c’est souvent dans le silence que l’on apprend. Et qu’est-ce que j’ai appris ?

    Que la ligne croise d’autres lignes, que tout n’est pas forcément droit mais qu’il faut toujours croire (ça dépend en qui ou en quoi !) et donner le meilleur de soi. Puis on tombe sur la ligne.

    Pas de monologue, pas de témoignage, juste une putain d’envie (enragée) d’écrire.

    Interlude.

    Je forçais un peu sur la pellicule pour qu’elle rentre dans le fusil, mes habitudes de chasseur étaient loin, perdues dans un horizon technicolor, Les derniers temps je ne voyais plus que par un noir et blanc sans classe, bon dieu que j’avais pu dégueuler sur les personnes utilisant cette technique. Je m’étais finalement rangé dans la catégorie des penseurs monochromes. Pas de risques de foirer quoi que ce soit, de louper le point sur des natures mortes.

    La vie se pose sur des rails d’infortune, on marche sur les planches, entre les clous mais tu sais bien que le seul truc que j’aime c’est quand ça déraille.

    J’ai fait ce que j’ai pu.

    La seule chose qui m’importait c’est que tu sois en vie, que tu ailles bien, que je puisse t’entendre rire dans la nuit, me retourner et voir ta face de carne. Je n’étais pas là pour moi, tu le sais, et finalement tout s’emballe, devient fatal. Mais quitte à crever pour ma gueule autant que ce soit de toi, égoïstement.

    Ma peau supporte assez mal ton absence.

    Evidence.

    Eyes (King 810)

    Tes petits pieds étaient posés à quelques centimètres de ma tête, allongé sur le canapé, je les observais, les  aimais, d’ailleurs il n’y avait pas un seul centimètre que je n’aimais pas chez toi. Tu le savais trop bien.

    Et si j'arrivais enfin à placer le saphir entre les creux et abysses de mon vinyle?

    Je veux rouler et ne plus prendre les raccourcis, j'ai envie de me dire que j'ai le temps de voir le soleil se lever et me cramer les rétines. Le truc évident c'est que j’ai tenté de me barrer le plus loin possible à plusieurs reprises, tu sais qu’on a toujours de l’imagination quand on s’échappe la boule au ventre. Mais là je ne ne veux plus partir. Non. Dans ma tristesse et ma décadence il y a une part de beauté, c’est toi, mes doigts continueront de chercher ta deuxième pièce du puzzle. Je ne suis pas désolé.

    Je fais ce que je peux.

    … écris ta prochaine ligne.