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Jour x

Je suis lové dans le canapé, tu te tiens à quelques mètres de moi, tu n'as pas besoin de parler. Tu glisses, tu viens me voler un peu de chaleur, juste ce qu'il faut pour que je m'ouvre un peu plus que je ne devrais. Dans la vie il y a les baiseurs et les baisés, je n'ai pas vu le piège se refermer. Quel con.

 

Fate

https://youtu.be/hbbbark8k7w

 

Il n’y a que dans les films que les adieux factices sont magnifiques, qu’il y a ce baiser plein de promesses, ces mots glissés  dans le creux d’une oreille complice. Je ne te raccompagnerai pas pour le dernier métro, tu ne pourras pas m’envoyer un ultime regard pour me faire croire qu’il y a encore un espoir.  La porte de l’appartement se referme, tu disparais. Nos lèvres ne se sont pas rencontrées, je n’attendais que cela, peut-être. Je sais que mon portable va sonner, je ne répondrai pas. Tu penseras que je suis un bel enfoiré, tu seras déçue, moi je resterai seul. Je t’aime bien, mais est-ce que c’est assez ? Et toi ?  Je ne sais pas si l’on se reverra, je me connais trop bien.

Ma bulle était là, imperméable, solide. J’ai voulu jouer à l’humain, j’ai perdu. Le jouet est cassé, je suis cassé, épuisé. Ne vas pas t’imaginer que tu ne vaux pas la peine que j’essaie de me réparer, je peux faire semblant, mais qui mérite tel traitement ? Il faut se battre pour avoir son shoot de chaleur, de peau, d’émotions. Je le sais trop bien, putain, que je suis lasse de tout ça. Je n’ai rien à me reprocher, peut-être. Je me mens en me répétant que j’ai fait mon maximum, que j’ai tout donné. Je ne comprends plus rien. Je comprends trop bien. J’explose de rire, assis sur mon lit, je sais que je suis fou. Toujours la même histoire, on m’arrache les pages du livre que l’on m’a donné, je trouve ça injuste. Je me déteste. Je me sens moche, ignoble, pourquoi moi ? Quel égoïste.

Il est 5h du matin, je regarde Lost in Translation, la dernière scène arrive, je chiale comme un fragile. Je t’ai dit que j’étais usé ? Alors pourquoi je t'ai cru ? Pourquoi j’ai pensé à demain ? Il faut que j’arrête de rêver, de me tromper.

 

Is this the life ?

https://youtu.be/SZaqYkkYK4I

 

Dans les rues parisiennes il n’y a que le silence pour venir habiller la nuit, dans d’autres circonstances j’aurais apprécié cette quiétude, mais tout à un goût différent quand il est imposé par l’homme. Il n’y a pas de sortie à cette année diabolique. Je ne compte plus les coups dans la gueule, jusqu’à l’usure de la mâchoire, de mon mordant, et tu veux que je m’accroche à quoi ? Plus rien ne sera comme avant, c’est une certitude, les belles choses ont disparu. Je connais cette tristesse qui forme la colonne vertébrale de ma vie. Tu n’es pas la première à venir y graver ton nom. Je me sens comme un chien qui viendrait lécher une gamelle vide pour faire comprendre qu’il a faim. Tu aimes les loups ? Tu préfères certainement ceux qui lèvent la patte droite bien haute en même temps que la queue, bien basse. Je suis ailleurs, à l'opposé.

La musique dans les oreilles, je veux tuer ce foutu silence, je veux me mentir, oublier le rejet. Je veux trop de choses. «T’inquiéte meuf» je resterai debout, pas de facilité pour m’échapper, peut-être, j’accepte la donne de ces moments qui m’ont fait me sentir monstrueux, toxique.

 

Teardrops

https://youtu.be/L5uV3gmOH9g

 

J’aimerais me tromper, je te le jure, mais tes mots ont déjà changé. C'est niqué, c'est cassé, on ne pourra pas réparer l'ombre du "nous". Un baiseur, un baisé. Je ne voulais pas me faire piéger, j’ai oublié de me protéger. Bien joué. Mes démons frappent à la porte, je pense que je vais les laisser entrer, honnêtement, si il y a un domaine dans lequel j’excelle c’est celui du chaos. De mon chaos. Je n'ai plus que ça.

Les rails se tracent autour de moi, je ne sais même plus quoi répondre, putain de merde, c’est non dans ma bouche mais dans ma tête c’est oui. Ce sont les seules lignes que je peux suivre pour m’échapper. Je ne ferai rien, je m’excuse. Mon choix n'est pas toujours celui du lâche au moment d'abattre l'ultime carte, celle d'un foutu désespoir théâtral. L’addition est lourde, l’année de la faucheuse au sourire carnassier, qu’elle m’emporte, je n’ai plus rien à foutre ici. Je lance les dés, je perds tout, les coups s'enchaînent, tu apportes un point final à ce que je sais déjà. Tu m'as bien eu avec tes jolis mots, maintenant que tu m'as au bout du fusil tu peux tirer. Adieu. Est-ce que je te regretterai ?

Cocaïne and Abel

https://youtu.be/ZzjtLm0G49E

 

Je sais que je vais boire jusqu'à l'oubli, je tomberai une poignée d'heures et je me réveillerai déchiré de l'intérieur et de l'extérieur, comme des pages inutiles. Se sentir prévisible dans le cycle des histoires qui se répètent, y-a-t'il un sentiment plus destructeur ? Au début de l'année je devais répondre si je savais ce que c'était d'être seul. Demande à un arbre de te dessiner une forêt.


"Cause i've always been scared of loving someone juste a little bit more than i'm loved"

Je monte dans le train, je me suis trompé, tu t'es trompée. Je ne serai pas ton ami. Arrivé dans un autre "chez moi", ce n'est pas ta voix que j'entends. Je ne sais plus où je suis, où j'en suis, quel jour je suis, qui je suis, qui je dois être. J'ai trop de fantômes et plus assez de temps devant moi. Il ne me reste plus que la rage et assez de lucidité pour comprendre que les personnes auxquelles je m'attache sont plus heureuses sans moi. Il faut l'accepter, s'habiller de silence pour disparaître.

Je change d'année, de costume, je deviens nuit sous le regard complice de la lune. Tu ne me vois plus.

La lune à 3h du mat

https://youtu.be/7_Du__qTZok

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