Senteur de barbe à papa, cheveux gominés...tenues du dimanche, voix pinchardes qui résonnent... chassez l'agoraphobie... tout simplement s'imaginer parcourir une fête foraine...seul... pas un être debout... juste des machines qui continueraient leurs balancements frénétiques... comme un appel à la luxure... essayer d'attraper un des wagons du train fantôme au vol... espérer qu'il sorte des rails pour enfin offrir quelquechose de différent... un éclair sombre dans la morne habitude du dimanche...celle qui tue et qui fait veiller tard le samedi soir pour ne pas appercevoir la lueur dominicale...
Nous sommes en octobre, au milieu de ce nowhere land des plaisirs oubliés... j'ai simplement trouvé une flaque d'eau, je me suis attardé sur un reflet... un homme...le visage masqué par une cicatrice...un x fatale au milieu du visage...2 lueurs vertes et brunes sortent des orbites... il bouge ses lévres... il essaye de dire quelquechose... mais je ne peux pas...je ne veux pas comprendre... cela fait des mois que j'entends un bruit au loin qui vient...inexorablement... se rapprochant... se faisant plus dense... et j'ai compris aujourd'hui que c'était le son de ses mots... et je n'arrive pas à les déchiffrer...
Enfermé dans une bouteille d'absynthe, mon génie ne sortira pas pour m'aider à comprendre les maux qui composent le message. Mais à la sortie du train fantôme, de mon carnaval des âmes, j'ai trouvé une pomme d'amour...par terre...jetée intacte...mais déjà pourissante sous les rayons orangés d'automne... un mot divin était gravé dans sa surface...une aide enfin... une voie... je lis et vois dans un flash le visage de l'homme dans l'eau...ses lévres...elles disent... elles lancent une fléche qui vient transpercer les fortifications de ma névrose...mon être chavire dans un gouffre insondable...
Je suis seul...agenouillé par terre les paumes des mains posées contre le sol... le poids de mon existence solitaire sur le corps...la prison, l'horizon qui se referme sur moi... LE mot sort de ma bouche, de l'eau boueuse qui l'a enfanté, tel un hurlement... mon énigme...jeu du destin est enfin lancée...
Le loup avance à 4 pattes ... discretement sur la pointe des pieds... il ouvre la gueule... et dit:
REDEMPTION...