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  • Jour 48

    Entre les actes inutiles et la lassitude il n'y a qu'un lac d'ennui.

    C'est étrange de se dire que finalement, la liberté ça sera de ne plus avoir à respecter ma promesse de venir ici pour étaler ma monotonie. De là à dire que j'en suis réduit à n'écrire pour ne rien dire il n'y a qu'un pas, que vous venez de franchir. Bravo, vous êtres notre grand.e gagnant.e de ce petit jeu débile. Le prix ? Aucun ! Merci et à la prochaine.

    Non, franchement, c'est comme si j'étais emmuré et que je cherchais une sortie, il y a ce côté rongeur en moi que je ne peux renier. C'est l'instinct. Je me suis fait à l'idée que cette connerie pouvait durer, j'ai oublié la ligne d'arrivée. Je fais le bilan régulièrement et c'est amer que je m'avoue que ce confinement n'a pas changé grand chose à ma vie des dernières années. Je suis en manque d'apocalypse, de laisser-aller dans les festivals et salons, de rencontres chaotiques, oui, le fracas de la vie me manque. Mais concrètement, ça fait quelques années que je suis fantomatique, parfois, pathétiquement, je traque un début de dialogue ici. C'est ridicule, reprenons le cours des choses. Dimanche soir, je me suis perdu dans ma cellule, je n'ai pas peur mais j'essaie de dessiner un horizon, de planter un décor, de visualiser un début de quelque chose d'excitant, donnez moi un peu de folie...je suis en manque...



     

     

    Square Rooms

    https://youtu.be/mGfMAZ4RXB8

  • Jour 47

    Les mots d'hier.

    Il entra dans le cirque, regarda ce qui s'y passait et se mit à vomir. Sous le chapiteau il y avait cette odeur nauséabonde, où était passée celles du pop-corn, de barbes à papa, des parfums féminins ? Où étaient les femmes ? Les hommes ? Il n'y avait que ces êtres, ces copies d'êtres, qui essayaient de ressembler aux anciens spectateurs. On se mit à lui demander de miauler, il ne savait que rugir. Pauvre bête, on ne choisit pas son public. On lui trouvait des airs du monde passé, celui que l'on tentait d'effacer. Il fut décrété qu'il était toxique, dangereux pour l'avenir. Perdu dans cette puanteur vinaigrée, il fixait ces choses uniformes, pathétiques. Comment pouvaient-elle lui expliquer ce qu'était la liberté ? Elles étaient assises dans des chaises aux couleurs neutres, dans leurs tenues neutres, leur langage neutre excluait toute différence. Comme c'est paradoxal.

    Il n'y a rien de plus effrayant que la neutralité. On ne ressemble plus à rien, le cul assis entre deux chaises, c'est le meilleur moyen de se casser la gueule.

    Il ne ferait pas de tour ce soir, pas pour ces hypocrites qui pensent s'affranchir des règles pour imposer les leurs, ces limaces aux têtes de pigeons se délectaient de son existence cruelle. La bienveillance ? Une foutaise !

    Il voulut retourner dans sa cage pour se dire que ce monde n'existait pas. Plutôt crever que d'assister à ça. Et dieu sait qu'il n'y a rien de pire qu'une cage. Et dieu sait qu'il n'y a rien de pire que de crever. Mais on avait creuser un trou pour lui, un jour il avait été sauvage, cette société castrait les instincts primaires. Céder à la haine, n'aurait fait que les satisfaire, inversement il le se coucherait pas. La différence ne peut être dressée. Il refusa de miauler, il refusa de rugir, il fut abattu puis enterré.

    Gardez ce monde futur pour vous. Quel fou pourrait en vouloir ?

     

     

     

    California's Bleeding

    https://youtu.be/_OnVhCULETE