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the beauty of imperfection

On a tous une bonne raison de prendre la fuite.

Il y a quelques temps j'ai craqué un gateau chinois entre mes doigts,vous savez le genre de truc avec un petit mot à l'intérieur qui doit vous éclairer de toute sa sagesse. Il y était écrit:"Coeur pur et bonne humeur sont deux compagnons de route appréciés."

Et je suis perdu,je ne sais pas ce qu'il reste de pur en ce monde...tout est corrompu,même l'air que l'on tente de respirer.

Pour ce qui est de la bonne humeur,la comedia dell arte du quotidien,ça me semble évident. Ne jamais rien dire et afficher un sourire arrogant,rien de tel pour briller en société.

Il fallait que je prenne la route avec ces compagnons: mon sourire et mon coeur pur. Jolie blague. J'ai donc pris la fuite en dessous de la voie lactée. Jusqu'à ne plus me rappeller...

Et je me suis éveillé dans une chambre d'hotel vide,trop vide,froide,trop froide. Je n'avais personne à qui parler,c'était parfait car je n'avais plus rien à dire. Plus besoin de faire semblant dans la solitude,plus besoin de mentir,plus un être pour s'entourer de mensonges. Je pourrais réfléchir,longuement.

J'ai laissé mon coeur pur sous une étoile et j'ai donné mon rire à la lune.

Depuis ma chambre je vois les lumières de la ville,géante,je ne sais plus à quel étage je suis, un truc entre le 1 et le toit. Les phares des voitures laissent des traits de pinceaux sur les rues,ils effacent la nuit,d'ailleurs est ce qu'il y a une nuit ici? Ce qui entoure la ville n'est que brûme ou pollution,comme si l'humain crachait sa désillusion et qu'elle se mettait à dévorer ce monde. Je ne sais plus quel jour l'on est.

Le lit derrière moi est parfaitement fait,ça me change,il est noir et blanc,je vais l'éclabousser de ma couleur et le détruire. Je ne sais pas quelle heure il est.

Le rouge digital de la radio m'indique un repère temporel à suivre. Je m'en fout. Je suis en fuite de moi, de toi, de vous, de nous. Et quand on est comme moi,il n'y a plus d'heure, plus de jour,plus de temps. Plus rien. Et si je revenais sans mon coeur et mon rire, tu ferais quoi?

Tu me tournerais le dos,dans la foule je redeviendrais une ombre. C'est ça quand l'on est différent?

Je rêve d'un monde ou j'entendrais à la radio la voix de peter steele,et où Elvis serait président. Un monde sans accent.

J'allume le radio réveil,position F.M,because it's Fucking Me ou i'm a Fuckin M...onster! Le grésillement laisse place à un morceau,mais j'en suis déjà lasse,je retourne au grésillement,puis au néant.

J'ai fait les points cardinaux du lit,et si l'on avait inventé un sous marin pour aller dans le matelas alors je l'aurais pris pour essayer de trouver le sommeil. Rien à faire, je ne pense plus à rien ni a personne et pourtant je pense,je dois être étrange. Je ne veux plus rien et en un instant je veux tout. J'ai froid car je viens d'avoir trop chaud. Je ne comprends plus rien.

Mais y a t-il quelquechose à comprendre?

Je dois me lever,je dois rêver. Debout devant le miroir,il n'y a que l'imperfection de ma fuite,que moi.

Le hall d'hotel saura m'offrir un piano, je m'y trainerai et enfin m'y abandonnerai. Peut être tu m'entendras et tu comprendras.

Alors la fuite sera belle,si belle.

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