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Jour 4

Qu'est-ce qu'il y a après la terre ? Le néant ? L'enfer ?

Je creuse, je balance des coups de pioche, je veux suer, avoir le souffle court, savoir si je suis encore vivant. Je suis dehors, les insectes virevoltent sans confinement. Je les ai toujours vu. Et vous ? Depuis quand vous n'avez plus fait attention ? On est tous des locataires. Eux, nous. Il y a une espèce qui est moins nocive que l'autre.

Une pleine brouette de poussière que je transporte et distribue, je transpire. Je vais bien. Je ne veux plus penser. Une voisine est sur le bord de sa fenêtre, un livre entre les mains, j'essaie de lui voler un regard, rien. On est condamnés à être déconnectés et à l'heure actuelle on est dépendants du virtuel, de nos connexions, fragiles et synthétiques. Le paradoxe du moment explose. Je ne cherche pas l'amour, ni l'amitié, ni la chaleur, stupidement j'imagine pouvoir rompre une solitude qui réconforte certainement le plus grand nombre. Je cherche un moment humain. Que ce mot est devenu moche. Il parait qu'après cette crise les choses changeront, que plus rien ne sera comme avant. Je n'y crois pas. Dès que le confort ultime reviendra alors on oubliera.

Liberté chérie, je te célèbre chaque jour de ma piteuse existence, je continuerai à le faire jusqu'à la fin.

Je respecte les consignes de sécurité, tel un lépreux. Je ne suis pas mieux. Les gestes barrières, les distances de sécurité. On en revient au même point. Ce qui nous éloigne. Comme si c'était une nouveauté. Elle serait salvatrice. Soit.

La nuit je ne ferme mes volets que lorsque cette dernière veut me dire au revoir. Tous ces astres qui m'appellent vers cet ailleurs, cette évasion, ils sont si précieux à mes yeux. Tant de mondes, tant d'univers. Ce sombre océan m'apaise et m'effraie, mais c'est en lui que je plonge sans me soucier d'un réveil ensoleillé qui peut-être n'existe plus.

Je suis dans le train, je reviens d'Allemagne, j'ai ma veste longue, mes mitaines noires, un bonnet dont mes cheveux longs s'échappent, mes boucles oubliés. 2006. J'ai fuit la France quand mes démons sont apparus, je pensais que ça me sauverait. L'éloignement, le temps d'écrire quelques morceaux. Je reviens avec une ballade aussi niaise que moi. Je suis cet amoureux maudit, épais comme un balais à chiotte. Je l'ai perdu, elle reviendra, ça sera beau, ça sera moche, ça me marquera. Comme la première morsure du serpent en ce mois d'octobre. Je voue une fascination depuis quelques années pour le groupe HIM (un quatuor qui sort un album qui s'appelle "Razorblade Romance" ne peut qu'aimanter mon âme), ma rupture fait exploser cette romance musicale sur fond de mélancolie sucrée. Je n'ai pas honte de cette période, au contraire, elle me manque souvent. Ville Valo, le frontman de feu His Infernal Majesty, vient de sortir des nouveaux morceaux, ils sont merveilleux. J'ai à nouveau 28 ans. Je ne changerai pas. Jamais.


Est-ce que tu me trouveras dans l'espace, dans l'infini ? Est-ce qu'il y a encore un espoir ?

 

Saturnine Saturnalia
https://youtu.be/tsnITAFXhII

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