Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Jour 55

    Cet étrange voyage dans le brouillard.

     

    On a tellement envie de croire que tout est terminé, que l'on est sauvés, qu'il va faire beau, enfin, définitivement. La cage s'ouvre et les rats détalent. Comme dans ces rêves où je te vois, où tu me sers contre toi, où je n'ai pas besoin de mots. Ça serait plus parfait que la perfection. Mais ça n'existe pas. Dehors, la brume est encore là. Si on se met à courir alors nous ne trouverons que des murs, des montagnes de cadavres, des tas d'espoirs déchus, déçus. La confiance ne revient pas en claquant des fesses. Ce monde a trop craché sur ma gueule d'animal.

    Demain je dois sortir, ça ne m'est pas arrivé depuis je ne sais quand, le pire c'est de savoir que ça ne m'a pas manqué. Non, à aucun moment. J'ai fait ce que j'avais à faire, humainement parlant et plus mécaniquement. Il a fallu exister, faire exister, être là dans l'invisible épaisseur de l'air.

    Il y a trop de lassitude pour que j'ai envie de continuer, ce n'est pas moi. J'ai tenu jusqu'au bout, chaque réveil a été compliqué, ça le sera encore pour longtemps. Non, je ne raccrocherai pas mes gants, ce n'est pas mon genre. Mais ne me demandez pas de croire.

    Hier il y avait cet oiseau à la patte cassée, l'aile brisée dans son prolongement, stoppé dans son élan il s'est effondré. Quand je l'ai vu, le souffle court, je n'ai pensé qu'à la mort. Placé dans une boîte en carton, sur un lit de graines, d'autres y voyaient l'espoir, qu'il s'envole, qu'il s'échappe. Aujourd'hui je l'ai trouvé le bec en bas, le corps raide, les couleurs en berne. Dans ma tristesse, je crevais d'envie d'avoir tort. Je n'ai pas d'addiction à la peine, au désespoir. Montrez moi que l'on peut s'évader d'un autre manière que cet oiseau !

    La liberté n'est pas un mot, c'est un cri, un croassement, un rugissement, un silence. La liberté, c'est la vie, c'est la mort, sans boîte, sans barreaux, sans frontières.

    On y est, j'écris ces dernières lignes, je reviendrai mais tout sera différent, je ne changerai pas, je ne peux pas, je ne veux pas. Qui sera encore là ?

    Jour 55, le confinement est terminé, jusqu'à quand ?

     

    Free Bird

    https://youtu.be/bwqfwieV-mc

  • Jour 54

    La danse des masques

     

    Diversifions les plaisirs, inventons de cruels désirs.

    Étincelle de traumatisme, belle et dangereuse dans son absolutisme.

    Danseuse élancée, honteuse de ses plaisirs colorés.

    Jouir en silence, s'offrir nue et crue à la démence.

     

    Elle est la somme de toutes les vérités ambigües.

     

    Masque blanc, fantasque et déviant.

    Masque noir, bourrasque de désespoir.

     

    Il est la division des mensonges biscornus.

     

    Créature de la honte, la luxure impossible l'aveugle.

    Corruptible est cet homme, indicible erreur née de la pomme.

    La lueur l'appelle, son cœur sans âme l'ensorcelle.

    Cette Dame de pique, affame les monstres chaotiques.

     

    Le miroir brisé ne peut trahir les secrets, reste loin des rires du ballet.

     

     

    The Hell Of It

    https://youtu.be/U6rzVVwvlLU

  • Jour 53

    Les émotions statiques des derniers instants.

    Quand en toi tout chavire, que la lave remplace le sang et que tu restes pétrifié par ces adieux. Ils ne dessineront pas la ligne d'arrivée alors je me suis décidé. Deux points et un trait pour les relier, elle n'est pas très droite cette fameuse ligne, avec mes mains tremblantes je fais ce que je peux. J'ai envie d'être fatigué, épuisé, laissez moi m'écrouler et dormir, naturellement. Je vous assure que c'est un vrai combat, même si il est invisible.

    Que deviendront ces rendez-vous solitaires ? Je pose la question et j'y réponds, tout est dit.

    À la fin, qu'est-ce qu'il restera de ces histoires ? De nos histoires ?

    Encore quelques pas et la cage s'ouvrira. Je ne vais pas dire que je suis malheureux. Non, je ne peux pas être enfermé, d'ailleurs qui peut l'être. C'est très étrange, le film s'achève mais les images sont floues, j'ai besoin de faire une mise au point. Si tu chantes la chanson "juste une mise au point" c'est un bon début. On ne va pas se quitter sans un sourire, dis-moi où l'on se retrouvera, je te promets que j'y serai. C'est bientôt le générique, on va se taire, le regarder, je veux encore sentir ta main dans la mienne, oublier l'avenir. L'éternité ressemble à la caresse de tes doigts dans le creux de ma paume.

    Ma part d'ombre commence à me dévorer, je te laisse partir, sans te retenir. Je resterai seul dans la salle de cinéma alors que tu ne verras en moi que du mépris.






    The Winter of our passing

    https://youtu.be/P2H4tCc9E3U