Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

girls,girls,girls

3 filles pour un mec...

Voilà le constat de départ. Dans les années 80 ça aurait valu une bonne chanson de motley crue,mais maintenant...

Rien, du vent. Le néant.

Je prends la derniére piéce qu'il y a au fond de ma poche, coincée entre un vieux papier avec un numéro de téléphone griffoné dessus (dont je n'ai plus aucune utilité à l'heure actuelle) et un ticket de cinéma(les temps sont dures il vaut mieux s'évader),je la fait tourner entre mes doigts pour apprécier sa valeur,un euro... aprés tant de merdes, c'est exactement la somme qu'il me faut, ma vieille, tu vas terminer dans le ventre du mange disque: mon ami, un magnifique juke box aux couleurs américaines. Un peu de rêve que diable...

Il n'y a que 5 personnes dans ce bar paumé au milieu... de ... je ne sais plus. Un chien, géant d'une quinzaine de centimétres avec des yeux en balle de ping pong, presque aussi ridicule que son maître qui le sert contre lui, connard, ta femme t'as certainement quitté et vie maintenant avec le boucher de la rue du paradis (y a toujours une rue qui s'appelle comme ça quand vous êtes nul part),elle t'a laissé son bien le plus précieux aprés son disque d'inxs. Quelquepart, ton chien te rappelle ta femme... c'est triste d'en arriver là.

Un peu plus loin avec son ballon de rouge et son journal, il y a roger (un mec qui boit un ballon de rouge ne peut s'appeller que comme ça), ça fait 45 minutes qu'il est sur la même page, l'actualité du village... roger t'es bourré, mais tu dis rien, je t'aime bien. T'as certainement jamais été marié, tu n'as pas d'enfants, tu es un loser, ta famille a oublié ton nom, c'est comme ça quand on sert à rien, mais je t'aime bien quand même. T'es aussi fantomatique que moi en ce mois de juillet. T'as certainement passé les 30 années qui t'ont mené de tes 20 ans à tes 50 à lire ce putain de journal, surtout les articles avec ces photos de mariage, parfois tu reconnaissais une fille que tu avais aimé, mais le rouge te la faisait oublier. Tu as tout oublié, ton seul chemin c'est de ton lit au verre de rouge, t'as plus de 60 ans maintenant et tu vas bientôt crever.Seul. Mais on est tous seul... ne t'en fait pas, léve tes yeux du journal, tu me verras... non finalement continue à picoler...

Le patron se bat avec les ondes de son poste radio, pourtant on entend parfaitement "another day in paradise" de phill collins, je sifflote même l'air,j'aime bien ce morceau. Sa tenue est impeccable, on voit le reflet de sa boucle de ceinture dans un verre posé prés de la vieille tireuse à biére, en panne. Il n'y a pas grand chose dans ses pensées, "sa radio", "va t'il pouvoir fermer le bar une heure plus tôt, pour aller rejoindre sa maitresse", "va t'elle jouer avec sa ceinture comme la derniére fois", "comment va t'il pouvoir continuer à lui mentir pour s'enlever les tensions de ses journées vides". Et sa femme, ses enfants, ramos son chat à longs poils? Il s'en fout, il croit encore qu'il à 15 ans et que l'amour est un jeu avec 2 catégories: les baiseurs et les baisés. Il a choisi son clan. Clap clap, j'applaudis des 2 mains. Puisses tu chopper un herpes foudroyant du coeur au moment de la saillie. Créve...

Finalement, il y a cette fille, jolie, avec un t shirt étoilés, j'aime les étoiles. Mais quel âge as tu? 21 ans? 25 ans? Ses lunettes de soleil tiennent en place ses cheveux mi longs noirs avec des méches blanches. Baby tu m'as l'air sympa, les lévres posées sur la paille de ton diabolo cerise. Tu as un peu forcé sur le eyeliner et ton rouge à lévre est trop... rouge, sur ta peau blanche, tu n'y es pour rien, comment bronzer sans soleil.Ici il doit faire nuit 364 jours par an. Je m'en fout, je suis juste de passage en ce jour de soleil. On devine sous les étoiles un corps aux formes innocentes mais attirantes,il y a quelques altitudes sous ton visage,ce qui n'est pas déplaisant à imaginer. Tu me jettes un petit regard, tu esquisses un sourire, je te le rends et puis rien... Ainsi va la vie, on ouvre des portes que les courants d'air referment l'instant suivant. Il n'y a rien à avoir de moi, aujourd'hui je n'ai plus envie de parler, je suis lasse, je n'existe pas. 2009, la communication est rompue, je suis desolé pour nous. Ma tête est ailleurs. Un ailleurs qui me hante. Puisses tu être heureuse... mais.. tu termineras certainement avec le premier abruti qui te dira qu'il t'aime, je te vois bien avec le patron de ce bar pourri. I'm sorry so...sorry.

Aujourd'hui plus personne n'en a rien à foutre de moi,voilà ce que je me dis au moment où je léve mon bras pour sentir si mon déo n'a pas foutu le camp dans les plis de mon débardeur blanc. Putain, il faut vraiment que je pense à grossir mais pour cela faut manger. Il fait trop chaud ici, je vais bientôt sortir... trop de choses, je me remets à penser, il faut pas...Tu me hantes, tu es là, un verre d'eau glacé au milieu du desert et je n'ai pas le droit de te boire, un rêve? Non last night i've dream of dope, ça m'arrive souvent en ce moment... il parait qu'il ne faut pas penser à s'évader, voilà de quoi je rêve, dope, et de toi qui m'ignore et ne m'entend pas. Personne ne m'aime, personne ne m'a jamais aimé. Il est temps que je remarche le long de la route, ma jambe me fait atrocement mal, je devrais peut être la faire couper, fait chier. La pause est terminée. Les gens commencent à m'observer... C'est pas bon.

Je suis la 5éme personne en ce dimanche aprés midi de juillet, oui je l'ai déjà dit. Mais j'aime le mois de juillet.

Je m'approche du juke box, y a t'il un titre pour moi? Non pas ça, ni ça, mais il n'y a que des morts sur la playlist... ça? Mais qu'est ce que je ressens... avant de me casser d'ici qu'est ce que je veux laisser? Rien... Je te garde en moi, même si ça fait mal, même si j'en créve. Je suis pas eux, je veux pas le devenir, je dois fuire.

J'enfonce ma piéce dans la fente,j'appuie sur le numéro 84,ma chanson... Qu'ils aillent se faire foutre, je vais me casser comme dans un western avec ce fond musical, qu'ils crévent dans leur saloon. Le disque descend le long de la colonne vertebrale mécanique aux couleurs fluos, il se tourne vers moi, j'esquisse mon deuxiéme sourire de la journée, je m'apprête à faire craquer ma jambe et à ne jeter aucun regard derriére. Adieu.

Dans mon dos j'entends les notes de don't fear the reaper. Romeo and juliette are together in eternity. Personne ne me voit. D'ici quelques mois je me serai peut être écroulé, mais rien ni personne ne pourra empêcher cette chanson de me hanter, tout comme toi. Je n'ai pas tout choisi,juste de garder une partie de toi, pour la premiére fois...

Ressentir ne pouvait m'amener qu'à fuire. Je ne suis pas mieux que les autres, j'ai juste pris conscience des choses et de la beauté de garder un rêve en soit sans le pourrir. Je serai là... puisses tu stopper la fuite...

http://www.youtube.com/watch?v=e1ndKt4Iqwk

(une version plus moderne de don't fear the reaper par sever your ties)

Les commentaires sont fermés.