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Nobody's here

Les derniers souvenirs sont toujours ceux que l'on garde le plus longtemps dans la bouche... Et parfois ils vont jusqu'à vous brûler le visage.

Le soleil d'hiver.

Cela faisait des semaines que nous étions sous la neige,l'horizon se perdait dans la brûme,dans le gris,l'incertain. Le froid bloquait toute sensation,tout sentiment,mais si mon coeur n'avait été que gelé... la gangréne la plus noire y avait élue domicile. L'opération de la derniére chance s'imposait alors,extirpation du tissu endommagé pour enfin avoir ce joli bout noir entre mes mains,l'acouchement se fit d'un seul geste. Plus aucun battement, je décide de le plonger dans la neige,je pourrais ainsi justifier ce putain de ciel gris avec une légende indienne:" en plongeant mon coeur noir dans le blanc manteau neigeux,le ciel devint gris comme l'avenir." Non...foutaises.

Une goutte de sueur coule sur mon front,on est en hiver,je devrais pas avoir chaud comme ça,je devrais pas inventer des légendes indiennes à la con aussi. Tout va bien. Vraiment bien. D'ailleurs pourquoi je devrais répondre aux questions qu'on me pause? Pourquoi je devrais communiquer? Pourquoi je devrais m'ouvrir en deux pour tout dire? Pourquoi je devrais toujours me lancer contre le mur?

Verdict: Aprés t'avoir longuement analysé et jugé,tu es condamné au couloir de la honte... bouh le vilain.

Deuxième goutte de sueur,j'ai la face qui crâme il y a un mélange dans ma bouche comme le goût de sel des derniers baisers et un certain....je ne sais pas, je n'arrive pas à définir ce qu'il y a derriére,ce que ma salive essaye de me dire. Et puis si j'en parle je vais encore décevoir,faire peur. La bête reste en cage,chut,on se calme.

En ouvrant les yeux aujourd'hui il n'y avait plus de neige,ni dehors, ni à la tv. D'ailleurs je me suis surpris à regarder la Tv en mode OFF,c'est peut-être mieux, mais c'est tellement silencieux,plus d'electricité. Il n'y avait rien à la radio non plus,ça fait plusieurs jours qu'elle ne transmet plus,depuis la derniére annonce.

Il y a 24 heures les derniers humains sont partis se réfugier,pensant ainsi protéger l'espéce la plus valable de l'univers sous des tonnes de bétons et de metal. Je suis aller me cacher dans la forêt et finalement on ne m'a pas cherché,j'ai vu une biche, c'était émouvant.

J'aurais pu avoir envie d'appeller,d'envoyer quelques mots... mais mon portable est sur off...lui aussi. Et puis,dire quoi à qui? Je n'ai pas entendu mon prénom depuis des jours. Il n'y avait rien à me dire et je n'ai fait que parler depuis des éternités,j'ai attendu longuement.Silence.

Troisiéme goutte de sueur, je lâche ma guitare, les cordes brulent mes phalanges,ma guitare... c'était finalement la seule personne que je voulais me laisser me toucher ces derniers temps. Je lâche quelques mots en regardant le ciel,orange. Je lâche quelques prénoms aussi,je vois quelques visages dans les formes qui apparaissent dans le vide face à moi. J'ouvre la fenêtre. Les larmes tombent et séchent,fument. Rien ne sert de crier,respire...pense à ces cons qui sont sous le béton, ils ne te manqueront pas,non. A cette heure il vaut mieux être seul qu'avec eux. Et puis ça faisait un bout de temps que tu voulais être seul, que tu voulais réfléchir,partir... c'était ta chance. Rassure toi, tu as donné tout ce que tu pouvais, dit tout ce que tu souhaitais...presque...putain c'est pas le temps des regrets il est déjà trop tard. J'ai fait mon éponge à sentiments, pour finalement me perdre,oui,mais peut on vivre dans le manque,dans le mensonge?. Jamais je ne deviendrai une chose, une psychose.Tout s'accélére, c'est la derniére ligne droite.

La quatrième goutte de sueur sera la dernière je le sais...Bombe .A. code "little boy",hiroshima... non dans ma tête il y a des prénoms,des sensations,dans ma boûche, toujours ces mêmes goûts...

Tout est si compliqué parfois,tellement. Je m'abandonne dans un rouge orangé. Le monde m'a déjà oublié,il n'y a plus personne ici. Je ne suis plus là et pourtant je pense encore à toi, à vous...ces souvenirs... Etais-je si demoniaque? Si monstreux?

Ni peau, ni chaire et viscéres. Rien que du sang fumant se mélangeant au ciel.

Les premières fissures du colosse d'argile provoquérent une fuite massive des gens qui le chérissait de leur abondance mensongére. Les masques finissent toujours par tomber,nulle ne vit mon visage sous ce soleil d'hiver quand tout finit par s'écrouler,mais il n'était plus humain.

...

PS: This is only fiction.

 

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