Les chœurs de glace sonnent pour la mort de Janvier
Ma cathédrale chavire, je ne veux sortir de cet état, niais.
Le cortège avance, silencieusement violent, séparant la foule
Tel la fière proue du bateau déchirant la turbulente houle.
Les vagues de glace viennent bleuir ma peau déjà rongée
Le passé alcalin vient envahir mon espace cloisonné.
Du bois s'élève ce râle de douleur dont je ne peux plus
Mon frère, dans cette boîte je t'offre ton trône, déchu.
Notre gémellité se meurt, le trou approche, sans fond, sans fin
Ma langue, ce rasoir, vient couper le lien de notre destin.
Dans mon être la place pour deux n'est plus, adieu
Je ne veux plus que tu gouvernes mon enfer, nauséeux.
Une ombre nouvelle tombe sur la peau de mon masque
En mon cou la signature de celle qui me marque.
Pauvre toi, tu termines avec tes lugubres certitudes
Souffle le vent qui te porte vers ses dernières latitudes.
Ne la regarde pas, ne l'imagine pas, je t'affronterai à nouveau
Tu ne peux l'emporter, sur ton front la damnation a posé son sceau.
Crève dans l'oubli, crève puis pourri. Meurs dans l'heure, meurs sans sauveur
Les interdits aujourd'hui me sont permis, mon corps en dégueule de sueur.
Tout se termine ainsi, rien n'était écrit, ne pousse pas autant de cris...
Où est ta noble prestance? Laisse moi te trahir sans merci.
Mon pied pousse ton linceul, je te laisse ma place de mort
La vie m'attend dehors, tu ne voleras pas ce doux confort.
Sur tes restes j'appose mon dernier baiser, il porte son nom
Je tais mes rêves pour qu'ils s'élèvent, elle est rédemption.
JUDAS