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Il y a des chiffres qui n'annoncent rien de bon, un amoncèlement de peurs et de superstitions maladives qui filent ce ressenti. Ce serait mentir de dire que depuis plus de dix ans ma fuite n'est pas permanente, des centaines de litres de sang qui se répandent à terre, la boue est rouge. Plus rien ne pousse, plus rien ne bouge. I'm still so dark. AH AH AH ah...

J'avais un décompte mortel en tête à l'approche de cette année, et finalement je dois constater que je me suis bien planté. Je me suis pas explosé en plein vol, la bête cornue (que même ta mère a peur d'elle) est pas venue me dévorer le cœur. Et je suis toujours là. Ouais, toujours là. Qui l'aurait prédit?

J'aurais dû commencer mon année avec cette note, mais l'inspiration était ailleurs, comme une volonté de réanimer quelque chose de mort. L'importance de cet acte n'est pas capitale et je ne me justifierai pas. Juste ça a marché, l'opération est une réussite. Je suis revenu, cette note est un peu plus personnelle, une sorte de parenthèse entre ces quelques trucs plus métaphoriques, oui je parle de trucs quand j'évoque ce que j'écris, je ne me considère pas comme possédant un talent particulier. D'ailleurs je butte souvent sur mes mots, je pense même être un peu con, beaucoup?

Bon, je suis un peu plus vieux qu'au début... beaucoup?

Par contre, j'ai toujours cette peur de l'abandon, d'affronter l'indifférence. Les incertitudes. Je crève de peur quand je touche le bonheur... Ok c'était une parenthèse dans la parenthèse. J'arrête.

255 notes plus tard, face au nombre de commentaires postés je me dis que mon monologue est puissant. Non ce soir je viens pas te vendre du malêtre en boîtes pour chattes, de nouvelles expressions à référencer en Chine. Je dois même t'avouer something, ouais rapproche toi histoire que ça s'ébruite pas trop... je voulais te dire que je vais bien. Vraiment bien. Depuis que je touche le 36. Tu comprends pas? Bah si un peu quand même... non?

Oui t'as vu je te pose pas mal de questions, mais c'est parce que je m'en pose aussi. Je me la pète à moitié en écrivant ici, pensant posséder ma destiné à pleines mains. Il n'en est rien.
Le bonheur amène son lot de craintes, il faut vouloir les affronter, pouvoir le faire, se dire ça en valait la peine... Mais la peine c'est de la merde, j'en veux pas. Par contre je sais me battre quand ça en vaut la peine. Putain je tourne en rond.

J'ai choisi une route que je n'aurais jamais pris auparavant, vraiment. Il y a des chevaux sur le bord, je leurs dis au revoir et j'avance. Je danse. AH AH AH. (Ouais ce soir je m'accorde le droit de glisser des AH AH AH et des private joke, je fais ce que je veux je suis chez moi)

Je vais terminer là parce que cette note ne sert pas à grand chose. Je m'étais promis cette page j'aurai au moins été honnête avec moi, c'est déjà ça. Je vais pouvoir dormir tranquille, enfin essayer.

Avant d'en terminer une bonne fois pour toute:

On peut passer sa vie à attendre des mots qui ne viendront jamais, à penser que l'on est un monstre, un bâtard intergalactique. On peut croire que l'on ne sait rien faire, se planter puis relever la gueule. L'essentiel n'est pas là, ni dans lactel (votre torture est bientôt finie), il est ailleurs. Quelle énigme!

Il est dans ces nuits sans fin, dans ces discussions qui s'achèvent peau contre peau, dans cette bulle que l'on tient à deux.

Je ne peux pas toujours être silencieux sur ce qui m'anime, mais là j'ai froid et la pudeur aura ce goût salvateur au moment de remettre mes habits. Le but du jeu c'est de briser le monologue qui est le fruit du je. Facile. J'ai rempli une part du contrat. Satan sera content. A toi de voir. J'attends. Are you affraid?

Je dois laisser la place à l'autre moi. Adieu et à la prochaine.

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