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Love Like Blood

Les ongles au bout de mes doigts tordus imprimaient la paume de ma main, et c'est toute une résistance qui finit par s'écrouler au bout de quelques jours. Comme si l'on vivait à la recherche de cette dose de souffrance, justifiant ainsi nos lâches comportements. On traque la faille, poussant à bout l'autre pour qu'il puisse vous amener là où vous êtes allés 10000 fois, jeu stupide. L'enfer c'est les autres? Non.

Il fallait que je serre quelque chose entre mes dents, un drap, un oreiller. Ma colonne vertébrale frissonnait, ma position fœtale allait exploser. Putain je voulais pas revenir ici, jamais. Le moment va vite passer, tu vas oublier, tu vas sourire, t'ouvrir. Non.

Les secondes sont des minutes, les minutes des heures, les heures des jours entiers.

Il y a des combats secrets que l'on tente vainement de cacher, on se dit qu'on est fort, qu'on chialera pas comme un gosse abandonné au détour d'une forêt, ce n'est que mensonges. Cette nuit j'ai de la peine pour ceux qui se sont enfoncés profondément dans la boue, jusqu'au cou. Moi je suis ce petit comédien qui a trempé 3 fois 3 doigts, de cette expérience est née une certaine forme de consistance nauséabonde, puante. Le truc c'est qu'il m'est impossible de virer cette odeur de ma tête. Comment gérer ce moment? Suspendu dans le temps, j'ai envie d'être demain, j'ai envie d'une main, j'ai envie de tenir. Je sais par quoi ça commence, le quai puis le train et là, l'oubli. Est ce que j'ai déjà envie de tout oublier, de t'oublier? Non.

Je veux juste m'oublier. Y aura personne pour me rassurer.

Ne plus avoir froid, crever de chaud.

Dormir enfin. Tenir. Encore tenir. Ne pas dormir.

Phase paradoxale tant la lutte semble vaine, décontenancé par ma profonde débilité je m'engluais progressivement dans mes écrits. Poser des mots pour ne pas plonger. Quelle stupidité. Il est leurre. Oui encore quelques poignée de temps, tu sais cette "dead line" que l'on s'accorde. "Bon si à telle heure telle personne n'est pas là alors je me casse."

Si seulement tu pouvais comprendre, qu'il n'y ait plus de secrets. Je me sens tellement pathétique. Une minute encore. Que quelque chose sonne, la porte, mon tel. Bordel!

Non.

Rien.

Silence obsédant, dévorant. Il est toujours trop tard.

"'til the fearless come and the act is done, a love like blood, a love like blood."

Le froid disparait, j'ai encore volé des miettes bleues, violé ma conscience et fait l'étalage de ma froide incompétence émotionnelle. Ce qui est fort te marque. Je suis marqué. Je n'ai plus envie d'être désolé. Je ne veux plus transformer mes sentiments en excuses, plus jamais. Je l'ai trop fait. Je me suis perdu dans ce processus. Je ne serai plus jamais une anecdote, un jouet posé au coin du mur.

La première fois que j'ai goûté au sang, j'ai eu ce dégoût métallique. J'étais trop pâle, trop différent, c'était mon traitement. Une seule prise, inoubliable. Je n'y suis jamais retourné, shoot enfantin.

L'amour c'est un peu comme le sang.

Je pense que l'esprit humain à ce mécanisme de protection qui dans des situations similaires au passé le fait agir en un instinct de protection, justification vaine? Si je regarde l'horloge, ce monologue n'est pas forcément utile. Et cette note, tout ce baratin métaphoriquement merdique?

L'art de se tirer une balle dans le pied. Je l'ai toujours cultivé, il faudra me reconnaitre ce talent à l'heure du bilan.

Pitoyable.

Fuis tant qu'il est temps, je te forcerai à me détester comme je l'ai toujours fait.

Fuis et suis le vent, je lutte contre lui, tu es la dernière chose qui me plait.

Fuis ce triste moment, de mes confessions sanglantes tout est vrai.

Fuis mon néant, regarde en moi la corrosion du parfait.

Fuis...

 

 

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