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Shadows of My Name

Shadows of My Name

"I've come here wasted and with selfish, saddened things
So that they'd de arrange the shadows of my name
Unfazed that I'm unfazed
Unveiled that I unveiled
What you've gone and done
What you've gone and done
What I've gone and done
I lay back in salt
Please forgive my name
I won't speak at all
Just to sing again..."

https://youtu.be/mq1vUil4L1Q

"Shadows of My Name" de Emma Ruth Rundle.

 

Il fait un temps de merde dehors, je voulais marcher et flinguer mes pensées, m'user jusqu'à la chute. Je suis debout, j'attends le verdict, je sais qu'il va falloir faire semblant, forcer les mondanités alors que je ne connais plus que la solitude. Je dois applaudir, féliciter les gagnants, il y a un peu de monde, c'est déjà trop. Tout ce que je veux c'est boire. Je suis heureux pour lui, pour elle, pour eux, j'oublie un instant que ça aurait pu être moi. L'instant revient, j'ai les yeux qui crament, je voulais m'ouvrir, ma gueule restera fermée, pas de discours, de paroles qui libèrent une conscience nécrosée. Je ne déballerai pas ma tumeur face caméra. C'est peut-être aussi bien, aussi mal. On a ce qu'on mérite, c'est à dire rien.

Je ne pouvais pas gagner, ça n'arrivera pas, jamais, l'ombre me va si bien. J'apprécierai le sadisme et le cynisme de la situation échouant à quelques pas d'un rêve qui a toujours été trop loin. Il faut se battre dans la vie, oui, mais dans le vide ? (L'agilité d'une mouette bourrée et la gaieté d'un cafard défoncé au Baygon noir ©). Je cherche autant les regards que j'ai envie de les fuir, donnez-moi des mauvais mots pour que je puisse être con jusqu'au bout. "Bravo". Non, pas ça.

Je préfère les flocons d'or qui flottent dans la bouteille de Gold Strike à la neige qu'on m'annonce à l'extérieur, je ne veux pas sortir, je me mets à l'écart, j'enchaine les shots, il y a une urgence que vous ne comprendriez pas, ce n'est pas un spectacle, je dois partir. Seul. Une cicatrice sur une cicatrice ça ne se voit pas, je reviendrai demain avec un autre masque et on reprendra tout ce joli bordel. Vous n'avez pas besoin de moi.

Pas une âme sur le quai du métro qui va dans mon sens, ça m'arrange, j'enfonce mes écouteurs au plus profond, c'est la seule baise qui m'est autorisée. Je n'ai pas envie de chialer, je ne peux pas, il n'y a plus rien à l'intérieur. Je sais que l'enfer a plusieurs étages et que ma place n'est pas si mauvaise, mais est-ce que je dois m'en contenter ? La rage du chaos, tu comprends ?

Je voulais qu'ils soient fiers, lever les bras en signe de victoire même si il n'y a rien dans le ciel, faire mon cinéma, me dire que l'espoir n'était pas vain, que le message était passé, que j'irais jusqu'au bout, qu'on s'en sortirait, que je tournerais une page au lieu de la noircir jusqu'à l'overdose. Je voulais briser la lassitude des actes inutiles répétés, vous dire merci avec les formes.

Je t'ai déçu.e, eux aussi, pardon.

Il y aura d'autres foires, d'autres lieux, d'autres lignes.

On n'écrit pas pour être mais on est pour écrire.


A.J/A.P

 

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