Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Jour 32

Les vestiges de l'ombre.

À l'arrière d'une Renault 20, assez éloigné de la vitre pour ne pas être brûlé, j'aperçois les rochers. Ici il y a peu de verdure mais tout un peuple habite ces terres arides. Le radiocassette ne réussit pas à couvrir le chant des grillons. Je caresse le velours des fauteuils puis j'attrape un morceau de pain chaud. Son odeur a eu raison de ma tentation. On longe la côte, le jaune s'abandonne au bleu salé. Le tableau des vacances se peint sous mes yeux enfantins. Je me laisse guider, c'est enivrant de ne pas avoir à choisir. Je sais quelle chance j'ai.

Peau cramée et goût iodé. Je me roule sur le sable avant de me jeter à l'eau pour recommencer, les vagues sont immenses, assez pour glisser péniblement sur un mètre. Ce soir j'aurai mal, mais c'est trop loin pour m'en soucier. On ne pense pas aux écrans, qu'ils soient solaires, réels, virtuels. On ne possède que ce temps qui deviendra souvenir. Cette nuit avec mon frère, on ne voudra pas dormir, il n'y aura que des rires et cette chouette qui hante l'obscurité. L'épiderme en feu je tenterai de fermer les yeux avec l'envie de demain.

Je ne sais pas encore que des années après je resterai accroché à ces moments face au nuage qui approche. Je ne veux pas qu'il me les vole. Puisse mon souffle tenir pour chasser l'indécent intrus que l'on nomme crépuscule.

 

 

La Route de Salina.

https://youtu.be/31x7xw6o6Zc

Les commentaires sont fermés.