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  • Deathbeds

    Fondu au noir.

    Ext jour, le soleil à son Zénith, la route, une voiture.

    Bande son: Regarde le titre ou la fin de la note et tu comprendras.

    Dialogue: Le jour où tes pensées s'échapperont de ton carcan cérébral, pose toi des questions, dis toi que le paranormal s'est invité à ta table et que les autres ne seront pas forcément ravis d'entendre tes mélodies hypocrites.

    Monologue mental aussi palpitant qu'un épisode de Derrick doublé en Danois pendant quelques miettes de temps, l'anodin s’effondre. Silence en extérieur, rugissement de l'existence inside.

    Neuf heures du matin et un nouveau monde.

    Le geste était mécanique, les lunettes de soleil pliées dans la portière ,entre dix tickets de caisse et quatre mouchoirs en papiers noircis par le pare brise, pouvaient s'ouvrir et se poser sur mon nez abimé. L'horizon devint sépia. Le soleil innocent de douceur.

    J'avais parcouru ces lignes des milliers de fois, des millions de fois, des milliards de fois. Mais c'était ma première fois. Vieux puceau de l'âme humaine qui tremble, trop trash, trop cash pour ta mère jusque là, je me rachetais une conduite à cent dix kilomètres heure, vous étiez tous beaux dans vos halos de couleurs. Je kiffais ma race en vous doublant, vous n’existiez plus. Vos traces m'amusaient puis disparaissaient.

    Neuf heures du matin et la mort d'un comédien.

    Hier j'étais face aux interdits, j'avais souillé les planches de tant de scènes, répétés toutes mes répliques et suppliques dans ces nuits en enfer. Quand les draps sont froids, je me souviens de ces mensonges, je condamne mes yeux au non repos. Je ne veux plus inviter le passé dans mon lit, protège moi.

    Je serai toujours différent, anachroniquement déviant, je suis tellement désolé de m'être planté de décennie. Je te le jure j'ai pas choisi.

    Les paysages passent au ralenti derrière le glass securit  et je n'ai que toi en tête. Tu vois, à l'arrivée je pense à toi, tellement.

    Je roulais encore et toujours dans le même sens, laissant derrière moi ce qui devait l'être, cette partie dont je ne voulais plus, joueuse et amoureuse de ses cicatrices, actrice de ma perdition, comblée par son auto suffisance, se nourrissant de mes échecs, la dévoreuse de raison se mourrait. Mon instabilité disparaissait.

    Neuf heures du matin et toi.

    Je pourrais recouvrir le blanc gourmand avec le noir pathos, laissé le gris envahir les jours, mais tu es au delà de cela, au delà de tout.

    J'ai connu cette route, ce soleil qui donne l'impression de cramer la gueule,mais rien avant ne m'avait mis dans cet état de manque total, regarde moi, j'en tremble.

    On passe une vie en se disant qu'on recommencera la prochaine en faisant mieux, si on y croit, mais comment pourrais je accepter de retourner dans l'attente de nos instants, si tu me crois. Tu es le mieux final.

    Si je me mets à nu comme ça et que je te dis que ça a toujours été toi, tu feras quoi?

    ...

    Les grilles s'ouvrent, le moteur s'arrête. J'ai un sourire au coin de ma face, je peux arrêter mon monologue et balancer mes lunettes de soleil au fond de ma caisse.

    Fondu au noir.

     

    Deathbeds de Bring me the horizon.

    "...the tides will bring me back to you."

     

     

     

     

     

  • Sweet Soul Sister

    Tes pieds doivent soulever les cendres de vie

    ta course, résonner dans les allées du cimetière

    les feux follets, encens de la mort, sortiront de leurs lits

    dans ton ombre lunaire naitra la lumière.

    Le vert t'inondera de sa phosphorescence

    les locataires silencieux sous ta danse

    amers, rêveront aux pieux rites de l'enfance

    dans l'air tu voleras à en perdre tes sens.

     

    Vie à en crever, crève de vivre.

     

    Au milieu des pierres marquées et des granits

    allongé, lasse de mes courses éclairées

    je gisais, entouré de mes feux amis spirites

    veillant sur ma solitude, mon âme désincarnée.

    Désavoué, mes boucles sur la tombe

    aspiré, par ces sinistres catacombes

    prostré, fuyant vos lentes hécatombes

    attaché à la libération qu'on appelle bombe.

     

    Les clics des tics passent au tac, déclic final, claque létale.

     

    Au réveil, l'improbable possibilité de l'être

    mon torse ployait sous l'existence folle

    en mon ventre la déchirure pouvait renaître

    et mes tripes s’endolorir pour l'ultime idole.

    La nécropole de l'innocence blanche se couvrait

    l'obole de par son intensité me fascinait

    ma boussole pouvait s'arrêter, il n'y aurait plus d'après

    pour parole je jurais que si je la perdais plus rien ne serait.

     

    Sur mon bras, du côté qui bat, je ne veux écrire ces mots de ta définitive absence et saigner les lettres de l'abandon. Sans toi. "Jamais plus..."

     

    Prends ma main, viens courir avec moi entre les cercueils, réveiller les feux follets. Sers mes doigts, ne les laisse pas glisser vers l'obscurité automnale, je sais qu'ils sont froids mais contre toi ils seront chauds. Tout comme moi.

    J'ai attendu entre les sculptures figées et inscriptions post mortem qu'une nuit s'anime enfin le désir et que les tiges métalliques de la grille laissent filtrer le visage de ma dernière visite. En toi je me vois, me comprend, me ressent.

    Je sais qui tu es.


    The Cure "Love Song":

    Whenever I'm alone with you
    You make me feel like I am home again
    Whenever I'm alone with you
    You make me feel like I am whole again

    Whenever I'm alone with you
    You make me feel like I am young again
    Whenever I'm alone with you
    You make me feel like I am fun again

    However far away
    I will always love you
    However long I stay
    I will always love you
    Whatever words I say
    I will always love you
    I will always love you

    Whenever I'm alone with you
    You make me feel like I am free again
    Whenever I'm alone with you
    You make me feel like I am clean again

    However far away
    I will always love you
    However long I stay
    I will always love you
    Whatever words I say
    I will always love you
    I will always love you

    ...

    To G.



     

     

     

     

  • Love Like Blood

    Les ongles au bout de mes doigts tordus imprimaient la paume de ma main, et c'est toute une résistance qui finit par s'écrouler au bout de quelques jours. Comme si l'on vivait à la recherche de cette dose de souffrance, justifiant ainsi nos lâches comportements. On traque la faille, poussant à bout l'autre pour qu'il puisse vous amener là où vous êtes allés 10000 fois, jeu stupide. L'enfer c'est les autres? Non.

    Il fallait que je serre quelque chose entre mes dents, un drap, un oreiller. Ma colonne vertébrale frissonnait, ma position fœtale allait exploser. Putain je voulais pas revenir ici, jamais. Le moment va vite passer, tu vas oublier, tu vas sourire, t'ouvrir. Non.

    Les secondes sont des minutes, les minutes des heures, les heures des jours entiers.

    Il y a des combats secrets que l'on tente vainement de cacher, on se dit qu'on est fort, qu'on chialera pas comme un gosse abandonné au détour d'une forêt, ce n'est que mensonges. Cette nuit j'ai de la peine pour ceux qui se sont enfoncés profondément dans la boue, jusqu'au cou. Moi je suis ce petit comédien qui a trempé 3 fois 3 doigts, de cette expérience est née une certaine forme de consistance nauséabonde, puante. Le truc c'est qu'il m'est impossible de virer cette odeur de ma tête. Comment gérer ce moment? Suspendu dans le temps, j'ai envie d'être demain, j'ai envie d'une main, j'ai envie de tenir. Je sais par quoi ça commence, le quai puis le train et là, l'oubli. Est ce que j'ai déjà envie de tout oublier, de t'oublier? Non.

    Je veux juste m'oublier. Y aura personne pour me rassurer.

    Ne plus avoir froid, crever de chaud.

    Dormir enfin. Tenir. Encore tenir. Ne pas dormir.

    Phase paradoxale tant la lutte semble vaine, décontenancé par ma profonde débilité je m'engluais progressivement dans mes écrits. Poser des mots pour ne pas plonger. Quelle stupidité. Il est leurre. Oui encore quelques poignée de temps, tu sais cette "dead line" que l'on s'accorde. "Bon si à telle heure telle personne n'est pas là alors je me casse."

    Si seulement tu pouvais comprendre, qu'il n'y ait plus de secrets. Je me sens tellement pathétique. Une minute encore. Que quelque chose sonne, la porte, mon tel. Bordel!

    Non.

    Rien.

    Silence obsédant, dévorant. Il est toujours trop tard.

    "'til the fearless come and the act is done, a love like blood, a love like blood."

    Le froid disparait, j'ai encore volé des miettes bleues, violé ma conscience et fait l'étalage de ma froide incompétence émotionnelle. Ce qui est fort te marque. Je suis marqué. Je n'ai plus envie d'être désolé. Je ne veux plus transformer mes sentiments en excuses, plus jamais. Je l'ai trop fait. Je me suis perdu dans ce processus. Je ne serai plus jamais une anecdote, un jouet posé au coin du mur.

    La première fois que j'ai goûté au sang, j'ai eu ce dégoût métallique. J'étais trop pâle, trop différent, c'était mon traitement. Une seule prise, inoubliable. Je n'y suis jamais retourné, shoot enfantin.

    L'amour c'est un peu comme le sang.

    Je pense que l'esprit humain à ce mécanisme de protection qui dans des situations similaires au passé le fait agir en un instinct de protection, justification vaine? Si je regarde l'horloge, ce monologue n'est pas forcément utile. Et cette note, tout ce baratin métaphoriquement merdique?

    L'art de se tirer une balle dans le pied. Je l'ai toujours cultivé, il faudra me reconnaitre ce talent à l'heure du bilan.

    Pitoyable.

    Fuis tant qu'il est temps, je te forcerai à me détester comme je l'ai toujours fait.

    Fuis et suis le vent, je lutte contre lui, tu es la dernière chose qui me plait.

    Fuis ce triste moment, de mes confessions sanglantes tout est vrai.

    Fuis mon néant, regarde en moi la corrosion du parfait.

    Fuis...