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  • Shooting Star

    Le ciel bleu marine offrait cette descente divine,

    les jaunes pentagrammes guidaient mes pas.

    Happé par ton attraction, délice d'endorphine,

    je glissais de l'univers, élevé par le bas.

     

    Ronde de lumières folles tu étais tourbillon,

    la sacristie brûlante en ton centre m'invitait.

    Détruisant les sympathies passées de ce livre brouillon,

    absorbé dans ma nouvelle réalité, je m'inclinais.

     

    Chasseur de compassion, en ses heurts anthropophages,

    je portais l'anecdotique au saint rang du puissant.

    La pitié traquée, infâme fruit abandonné au naufrage, 

    livrait ses rejetons grotesques en avortement.

     

    En toi je communiais, abjurant mes démences écrites,

    ce fut la première étape de ma nouvelle repentance.

    Les psaumes je donnerais aux flammes, mon nouveau rite,

    libre de vivre ivre, dominant vos vaines semences.

     

    Misanthrope abscons parmi les automates déglingués,

    je m'efface en ta trace, adorant cette foi charnelle.

    Apocalyptiquement vôtre, ridicules ennemis, je la protégerai,

    de vos simples croyances que restent-t-ils? Vous mortels?

     

    Les serments s'effondrent sous la plume de l'homme,

    recouvrant de monstruosité la beauté de l'ultime mot, galactique.

                                        "Aimer"

    De cet arbre que nul n'a planté, elle déroba la belle et ronde pomme,

    l'offrit à son semblable, magnifique coït métaphorique.

     

    Je goûte son manque, blasphémant sur vos pensées déviantes,

    pêché d'orgueil dans les jardins d’Éden, je m'installe sur la chaire.

    Trônant sur les mortes vallées de vos vies, j'attends celle qui me hante,

    en elle ma croix, Eve, douce Eve, je crois en elle, infinie stellaire.

     

     

  • A tale of flesh and ghost

    Au bout du lit par delà les tissus souillés

    dépassant les frontières moites des danses métissées,

    ton corps restait prostré, lassé des cadences et de la démence.

     

    Au plafond j'étais l'informe contenance désabusée

    porteuse du nihilisme antique, ectoplasme souillé,

    prêt à se vider sur la chair morte de ton innocence.

     

    Ton terrain de jeu, déserté par tes indécents amants

    laissait un filet de souffre s'élever, fumée derrière ton paravent,

    ton âme consumée s'évadait de la porcelaine brisée.

     

    Je ne pouvais consentir un regard pour ce spectacle déviant

    je les aurais dévoré avant qu'ils ne te touchent salement,

    impuissant, je restais à l'envers de la terre, figé.

     

    Ta froide statue, vestige de ce qui avait été, s'enracinait

    dans la poussière du désordre, rien en toi ne résistait

    au malaise envahissant tu t'abandonnais définitivement.

     

    J'aurais voulu fissurer la pierre par mon souffle spectral,

    exciter le noir de ton iris, prostituer mon existence astrale

    envahir tes rêves, pénétrer tes sens, atteindre ta jouissance.

     

    Absence permanente, douleur intenable, sous moi tu gisais,

    intouchable pantin, tes cordes ensanglantées tu ne remarquais,

    sous ton costume tu étais ce mime infirme mal aimant.

     

    Tes manipulateurs semblaient flatteurs derrière leurs apparences animales,

    l'argent entassé sous l'oreiller, récolte des moissons vaginales,

    avait ce sordide pouvoir de rendre moins lourde ta sempiternelle pitance.

     

    Sache que j'ai lu dans tes phrases la douleur qui t'anime,

    Sache que j'ai bu tes larmes, compris la couleur du crime.

    Sous ton épais marbre, le mystère n'a jamais existé,

    Sous mon épée le sort de ce qui a été.

     

    Avouer, avancer, oublier, trinité salvatrice.

     

    J'ai déchiré mon apparence pour redevenir fantôme,

    appelé par ton inconscience, moment d'insouciance,

    tu m'as offert d'appartenir à un instant, mon impossible temporalité.

     

    On ne peut me condamner au rien, inanimé tu me fuis,

    impossible paradoxe, ubuesque situation sans rime,

    j'efface ma traine endeuillée par les amours passés.

     

    Vois moi. Rejoins moi. Revis.


    Fond sonore pour cette errance nocturne:

    Regrets de Mylène Farmer et Jean Louis Murat
    http://youtu.be/otFYYqNVbAI

    What If I Was Nothing de All That Remains
    http://youtu.be/v2cRj9Z96PQ    (Niais un jour...)

     

     

  • Outlaw

    Poussière, il n'y a que de la poussière rouge sur ce sol sablonneux chaud comme de la pisse. La seule trace que je laisse est celle du passé, l'emprunte de mes semelles sur le chemin mal dessiné. Les formes ne sont pas régulières, j'ai trop tiré sur ma jambe droite, mon genou est en feu, le déséquilibre est total. Je ne dois pas me retourner, non, les noirs souvenirs risqueraient de me rattraper et de me dévorer.

    Midi, l'heure à laquelle les ombres cannibales se manifestent, je ne dois pas traîner. D'ailleurs je n'ai jamais trainé, il suffisait que je m'installe quelques moments dans un confort social pour que les emmerdes pointent le bout de leur nez, ça a toujours été comme ça. Un mari jaloux, une dette trop importante à régler, une relation trop difficile à assumer, je continue? La vie est une comédie géante et il y a deux catégories, les baiseurs et les baisés, les deux visages de la tragédie. Je me suis retrouvé des deux côtés mais jamais je n'avais pensé que l'on pouvait être plus baisé que baisé. Je peux vous assurer que je n'ai aucune envie de m'arrêter de marcher, j'ai une force obscure qui me colle à l'arrière train, elle a décidé d'établir un nouveau degré dans l'échelle des mega baiseurs.

    Le soleil a fait fondre mon identité, je suis pathétique, je n'existe plus. C'est ça quand on en a plus rien à foutre, j'entends encore ma première copine me balancer "t'en a jamais rien eu à foutre de tout, tu vas pas faire semblant maintenant de t'intéresser à nous, espèce de gros con égocentrique". Elle s'est cassée. Je l'ai jamais revu. Enfin si une fois ou deux en rêve, mais j'ai pas aimé. Elle avait pas totalement tort, les années se sont suivies avec le même refrain, je prends l'argent, je m'occupe de rien, la vie me berce. Je suis bien j'emmerde les autres. Je reste le cul assis à fixer vos calvaires. Je crois qu'aujourd'hui je suis puni.

    J'ai la fâcheuse impression que mes pieds collent au sol, je n'avance pas assez vite. Je sens le souffle infernale du baiseur dans mon dos, ça va être mon tour, et putain j'ai peur, je le connais trop bien cet enfoiré.

    J'aurais dû te prévenir que j'allais m'évader de nos vies, que j'allais partir sans un mot, je voulais juste que tu me retiennes que tu me dises que...

    Je dois pas y penser, non, si les ténèbres me bouffent je serai vraiment plus rien, même plus un souvenir pour toi. Et moi j'ai juste ta tête en image et tes lèvres qui bougent et qui prononcent enfin... putain, je vais pas tomber maintenant, j'ai pas envie d'abandonner le combat. Je dois ouvrir les yeux, et même si la sueur me brûle les yeux, il faut que je fixe l'horizon pour renaître.

    Misérable, voilà ce que je suis et resterai, incapable de savoir où je vais. Mon nez commence à cramer, mon cerveau à disjoncter, je voulais oublier cette sensation, ne plus jamais replonger, la terre pourpre est prête à être aspirée. L'oubli avec. C'est lui qui me suit.

    Je n'ai pas envie. J'avance.

    " Et du mouvement chaotique naitra l'illusion d'un ballet prophétique, l'amer passé, créature abjecte dévoreuse de conscience, s'écroulera sous le poids de la culpabilité. Libre je trouverai ton refuge à nouveau."

     ... l'aigle vole au soleil abandonnant son ombre....

    -Pleine lune en décembre- L'instant décalé(kitch?) de cette note, une chanson de Zachary Richard reprise par une artiste (Jorane) que je ne connaissais pas y à 5 minutes, c'est ce qu'on appelle la magie de l'instant.

    http://youtu.be/UYC-4iO3K0U