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  • Cross my heart and hope to die. Part 2

    La froideur nocturne venait se fracasser d'une bise sur ma peau humide, j'étais gelé à tes côtés, moite, presque en boîte. Sur ma langue coulait la mémoire acide des insomnies passées, l'air se trouvait à porter de pilules, la survie devait passer par un nouvel état artificiel, peu importe le nom tant qu'on a l'oubli de soit.

    Les volets en bois filtraient la lumière des réverbères, et sur le sol lutaient les traces de nuit, rampant tel un cafard vers son opium sucré, je me fondais en elles puis tout fondait en moi.

    C'était la quatrième fois que je quittais le lit pour consommer ma pitance, la dose aurait assommée un géant de pierre, j'étais persuadé que j'allais plonger, retrouver une consistance, une apparence à tes côtés. Ce soir là tu ne méritais pas de voir ma noirceur, elle était sortie de ma bouche sans même que je ne l'invite au débat, puis elle avait fini par me posséder et me détruire. Comme toujours. Je ne l'aimais plus, d'ailleurs l'avais je déjà aimé?

    "Allons petite pute, tu veux me rendre froid, me faire frisonner d'angoisse, me figer dans ta névrose? Je vais te tuer, avale ma rancœur, vas-y, avale et étouffe toi, crève putain de spleen schizophrénique, va te faire foutre."

    Impossible d'effacer ce qui est en soit depuis toujours, on l'apprivoise le caresse pour le rendre utile quand il le faut, c'est à dire rarement, on peut toujours tenter de l'étouffer pour s'offrir un moment de calme, c'est à dire souvent. Je voulais trouver ce calme, que tu ne remarques rien, que tu ne saches pas.

    "Tu vas bien? Reviens te coucher..."

    "Oui, j'ai juste un peu mal..."

    Posé au bord du lit, ta main vint me heurter, me toucher, instant divin dans mon purgatoire, tu n'étais pas elle non, tu n'avais pas construit mon enfer, ta chaleur était différente, je pouvais enfin m'écrouler contre toi, mes yeux se fermer. Ne plus me souvenir. #

    ...

    Ce soir d'été j'allais partir définitivement, bleuté, étouffant, je basculais au rythme du rockingchair d'osier entre la vie et la mort, entre l'enfant que j'étais et l'homme que je ne serais jamais. La fenêtre de la cuisine était grande ouverte pour inviter l'air à me sauver, mon frère veillait à ce que les esprits flottants ne viennent m'emporter dans le ciel couleur marine. Petit être dansant au ralenti sur la fin d'une mélodie asphyxiée, tout était silence et absence, mes yeux cherchaient déjà cet horizon lointain, mais je ne voyais que le rebord de la fenêtre. Fatalement je resterais.

    L'aiguille vint se figer dans mon bras, le docteur en sauveur m'offrit mon premier fixe. Merci pour la vie et l'envie.

    La pellicule se remit en mouvement, ma bouche hurla action, aspirant à pleins poumons l’oxygène que la nuit m'offrait. Merci mon amie. Fatalement je t'aimerais. *

    ...

    L'existence est tapissée de tableaux que l'on pense peindre avec une envie que l'on avait jamais eu auparavant, on se met à détester ceux qui sont déjà accrochés, on les décroche et les oublie. Ainsi va la vie. Il n'y a aucun bénéfice à se rappeler de ce que l'on a été, de ce que l'on a promis. On efface, on recommence, puis on nous efface et on recommence? Je ne sais pas. Mais je ne veux plus de ce cycle, ses roues sont carrées, les angles tranchants, on vient se heurter à quatre vingt dix degrés lorsque l'on veut prendre un virage. Et un rond? Bah c'est con, tu tournes et tu reviens toujours là où tu as été, les mêmes peintures aux murs, te disant que tu as un talent pour aimer et être aimé et que tu n'as jamais peint aussi bien, trois cents soixante degrés plus loin tu as déjà oublié qui a fait cette œuvre absurde et incongrue qui est affichée dans ta galerie. Un triangle? Non, car ça inclut une supériorité piquante, une trinité qui ne se rejoindra jamais, frustrant et il y aura toujours un perdant, pardon trois.

    Il faut sortir des formes de la vie, s'enfuir pour ne pas périr.

    Je me suis échappé, je n'avais rien à trouver.

    Je me suis éclipsé, je n'avais rien à prouver.

    Il faut chasser les peut être et les si, guérir pour enfin revenir.

    ...

    Au réveil, je me devais de te parler de ma sombre amie, celle qui m'est la plus fidèle, mais sous mon masque je restais muet. Comment flinguer ce qui t'attire et nous tient dans ce moment qui s'étire indéfiniment?

    "Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve?"

    Non. Tue moi.

    Suis-je si lâche? #

    ...

    Puis nous nous mimes à danser, un peu plus fort tu te mis à me serrer.

    "Tu sais, nous sommes pareils toi et moi, nous nous sommes trouvés"

    "Je ne veux plus vivre sans toi"

    "Moi non plus"

    Il était quatre heures du matin, tout pouvait disparaître, il n'y aurait plus que toi. Mon oxygène. Ma nuit.*

     

    "Cross my heart and hope to die"

     

     

  • Sic gorgiamus allos subjectos nunc

    Entracte.

    ...

    Pourquoi avoir attendu si longtemps pour agir, laissez les esprits lassés se flétrir.

    Un peu de prestance mon cher avant la lente décadence.

    un peu de défiance ma chair avant la pente à contre sens.

    Pourquoi avoir voulu emprisonner les souvenirs, laissez ses rêves mourir.

    ...

    Les entrechats nous honorent de leur danse du cygne, et sans un signe le blanc ballet lève la poussière de la dizaine passée, dans l'obscurité seul spectateur je suis, je goûte le presque sens. Mais presque ce n'est rien, ce n'est pas assez entre nos mains salies par les déjections du temps inamovible, statique. Se rappeler, parfois c'est crever.

    ...

    L'écriture tremblante des promesses oubliées, si pitoyable sur ces papiers froissés

    Me pousse dans l'arène de nos amers éternités, où triomphe la brève futilité.

    L'ingrate conscience affectionnant nos destinés, si affable avec les biens aimés

    Me rejette, elle ne cesse de cracher. Liquide, je m'incline, désavoué.

    ...

    "God is in the T.V"

    ...

    J'avancerai dans la vallée de la non mort, je ne dirai mot.

    J'avancerai dans tes pas sans remords, je me tiendrai haut.

    Je ne serai l'ombre du nord, tombé du soleil en un dernier saut.

    Je ne serai l'inutile matamore, tombé de scène après l'ultime assaut.

    ...

    Je ne veux plus jouer à ces jeux sans enjeux.

    Je ne veux plus des comédies et tragédies.

    ...

    Six J car ici git la pute de la plume, usé par vos envies de dominance, je ne peux me résoudre à vous combler de mensonges et fausses adorations. Je ne me laisserai plus dévorer. Je m’exécute, laissant une flaque d'encre.

    Jamais ne se soumet.

    ...

    Je me retourne vers toi, je ferme ma gueule, je n'ai jamais été aussi éloquent dans ma façon d'aimer.

    Je t'attends dans le bruit du vent, putain ma belle, ça n'a jamais été aussi puissant. Je sais. Silence.

    ...

    Amen.

    Fin de l'entracte.

    Séquence suivante...

  • Cross my heart and hope to die. Part 1

    Le vent venait caresser les fissures du béton, l'air sifflait une sérénade mortelle.

    L'ancien homme devenu absence, retrouvé figé dans une dernière habitude,

    sans vœu de repentance était parti sans manière ni certitudes.

    Il abandonnait ce qui lui servait de prénom, au dessus de la vie volaient ses ailes.

     

    Les photos ridées rappelleraient une fois l'an, l'homme généreux qu'il avait été.

    Sur la table de sa cuisine il fut retrouvé, solitude mal aimante et désolante,

    des siècles après son dernier déjeuner, le malheur par la porte ayant trouvé fente.

    Les pleurs ne surgiraient de ses enfants, car nulle âme un jour il ne sut charmer.

     

    Quelle trace laisserait il à ceux qui restent, un souvenir lointain et transparent?

    L'héritage est un papillon qui son cycle passé, de l’éphémère devient amer,

    consommer les restes d'un fruit nécrosé est un geste bien délétère.

    Le souffle intoxiqué par l'immonde peste, ne provoquez pas l'ire du revenant.

     

    Les noires présences fécondées par les ombres rieuses approchaient.

    de vos lumières elles se nourriraient, sur une rythme cadencé et Wagnérien

    ces sombres walkyries sur vos corps danseraient, vous transformant en de sublimes riens.

    Les orbes maudites viendront un jour vous chercher et nous saurons si vous êtes guerriers.

     

    En cette attente cultivez les apparentes sagesses qui lient les êtres et les mondes

    Trouvez le lien qui vous rendra immortel, du sang damné signez le pacte

    l'unique vérité qui mène d'elles à elle, et enfin accomplissez votre dernier acte.

    Sous un amas de tripes se tient une promesse, elle est la beauté la plus profonde.

     

    Prenez les premiers vers pour sentences et avertissements avant qu'ils ne soient verres.

     

     "La peur mon ami est une catin malicieuse qui dévore le temps que tu possèdes, ne laisse pas le passé t'inspirer ton avenir car tu pourrais te retrouver sans promesse. Efface les souvenirs qui tapissent les murs, vies les mots que tu n'oses dire, laisse le carpe diem à ceux qui cherchent encore à tuer leur conscience, ne sois plus débutant dans la vie, affirme toi et gouverne ce monde sans boussole. Celui qui voit la victoire a déjà prononcé le mot croire. Ceux qui n'ont plus cette foi ne méritent pas de manger les miettes de ton sablier. Oublie les et avance, guidé par tes tripes et le pacte que tu as signé."

     http://youtu.be/1ZUJemL_jBM