Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Judas is dead?

    Les chœurs de glace sonnent pour la mort de Janvier

    Ma cathédrale chavire, je ne veux sortir de cet état, niais.

    Le cortège avance, silencieusement violent, séparant la foule

    Tel la fière proue du bateau déchirant la turbulente houle.

     

    Les vagues de glace viennent bleuir ma peau déjà rongée

    Le passé alcalin vient envahir mon espace cloisonné.

    Du bois s'élève ce râle de douleur dont je ne peux plus

    Mon frère, dans cette boîte je t'offre ton trône, déchu.

     

    Notre gémellité se meurt, le trou approche, sans fond, sans fin

    Ma langue, ce rasoir, vient couper le lien de notre destin.

    Dans mon être la place pour deux n'est plus, adieu

    Je ne veux plus que tu gouvernes mon enfer, nauséeux.

     

    Une ombre nouvelle tombe sur la peau de mon masque

    En mon cou la signature de celle qui me marque.

    Pauvre toi, tu termines avec tes lugubres certitudes

    Souffle le vent qui te porte vers ses dernières latitudes.

     

    Ne la regarde pas, ne l'imagine pas, je t'affronterai à nouveau

    Tu ne peux l'emporter, sur ton front la damnation a posé son sceau.

    Crève dans l'oubli, crève puis pourri. Meurs dans l'heure, meurs sans sauveur

    Les interdits aujourd'hui me sont permis, mon corps en dégueule de sueur.

     

    Tout se termine ainsi, rien n'était écrit, ne pousse pas autant de cris...

    Où est ta noble prestance? Laisse moi te trahir sans merci.

    Mon pied pousse ton linceul, je te laisse ma place de mort

    La vie m'attend dehors, tu ne voleras pas ce doux confort.

     

    Sur tes restes j'appose mon dernier baiser, il porte son nom

    Je tais mes rêves pour qu'ils s'élèvent, elle est rédemption.

     

    JUDAS

     

     

     

  • Sextape

    J'ai dans ma bouche le goût des mots interdits, ceux que l'on ne doit jamais prononcer.

    Mes lèvres retiennent le souffle maudit, sur ton corps fragile sa volonté d'échouer.

    Sur mon cou, les larmes de tequila perlent, roulent, le monde s'écroule.

    Sur ton cou, l'essence des sens sans décence, ton odeur me shoote. Fixe moi.

    J'ai dans ma bouche l'envie d'hurler ton manque, ton absence me mord. Tue moi.

    Lullaby de l'infinie, par delà ta chair je vois. Je crois en toi. Brûle ma foi. Plonge en moi.

    Enivre moi de tes "je".

    Si tu me perds, retourne toi, le brouillard me recrachera, abjecte il me rejette. Tu me retrouvera.

    Enivre moi de tes "jeux".

    La fuite facile, docile, m'était offerte, je l'ai vomi.

    Enivre moi de tes "yeux", vois comme je te veux.

    J'ai dans ma bouche ta saveur, elle tue mes heures.

    Les aiguilles se plantent, se figent, tout s'inverse, putain de stress.

    Je me bats contre ce qui bat, refusant l'inévitable fatalité. Ouvre ta main, je te donne ma clé.

    La petite mort s'invite en nos bras enlacés, pour toi je me suis damné.

    Et demain tout recommencer. Pour toi... pour toi...

     

     

  • Trace de vide

    No coming home.

    Juste parce que je n'ai aucune envie de rentrer, de retrouver tout ce que j'ai laissé et me rendre compte que rien n'a changé. La vie est une longue errance traversée de fulgurances. Évaporé dans un paroxysme extatique, je n'ai plus forme. Vapeur mouvante, émouvante quand elle se mue. Ému je me tue. Brouillard marginal, fleur lacrymale.

    Il faut avoir quelque chose à dire pour me parler, il faut avoir quelques ambitions pour me toucher. Il faut avoir quelques distinctions pour m'enivrer. Mes tissus saccagés, épluchures d'homme étalés sur la terre souillée, dispersées par tes phalanges glaciales m'ont mis à nu. Tu ne vois pas que je crève de froid, que je crève de toi. Où sont tes bras pour me saisir, me tenir. Me ternir. Tu ne comprends pas que je ne demande que cela.

    Je ne suis pas eux. Tu n'es pas elles. Oublie tout, oublie toi. Oublie moi.

    Pour me voir, il faut le vouloir, le savoir. L'accepter.

    Ce soir je me suis vu et j'ai compris cette impossibilité. Tout est noir.

    Je suis revenu pour toi, mais je ne rentrerai pas dans ces lieux. De l'extérieur le salut salvateur. Ils ont marqué mon existence, ces reliefs sur mon ventre. Non, je ne peux pas, je ne veux pas. Le feu brûle à nouveau sous l'encre noir.

    Il est trop tard.

    Face aux exactions oubliés, le besoin de te prouver ma nouvelle volonté, mes yeux te fixent, je n'ai plus peur. Je fais le premier pas.

    La porte s'ouvre, mon corps se ferme, poussé dans mes retranchements, pathétique dans mon attitude rampante je supplie ton air pour renaître, ici, tu me le refuse une dernière fois.

    Abandonne moi.

    Reviens moi.