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Errance - Page 21

  • FauX

    I Run

    https://youtu.be/NxYO1gws7kU

     

    C'est une longue journée, mon seul tort c'est de ne pas y avoir trouvé ma place.

    Il faut s'en donner les moyens, j'ai toujours été un branleur. Ce ne sont pas les leçons que je reçois qui m'aident. J'ai bien compris qu'il faut offrir un supplément, la médiocrité n'est pas tolérée. Je ne suis qu'un brouillon, je vis à mon image. Chaque trait que je tire, chaque ligne que je trace, chaque mot que j'écris. Je dois tout défaire, tout refaire. Rien n'est clair, rien n'éclaire. C'était trop facile. Peut-être pour vous.

    *
    Pourquoi je continue ?

    *

    Obstination ? Courage ? Folie ? Raison ?

    Quelle importance ? Je suis né dans le brouillard, vos infinis talents ne seront pas perturbés par mes modestes turbulences.

    Pourquoi avoir peur ?

    Il n'y a pas d'impôts sur la rage. Je n'excite plus.

    *

    Je m'en veux, un peu, beaucoup, à la ...

    Il fallait bien vider cette boîte. Il ne s'agit pas de changer, non, pas moi. Les verres se sont enchaînées, je me suis déchaîné. On ne balaie pas le passé mais on brûle ce qui a été sacré. La flamme qui consume les miettes, les cendres. Un rite pas si lointain que je réveille dans la nuit. On ne sauve pas son karma en baisant des mouches. Je vous laisse ce monde, je n'en veux plus. Je garde ma décadence. 

    J'enfonce mes doigts au fond de ma gorge. Je n'y arrive pas, je perds pied, je me noie dans cette bile qui ne veut pas sortir. Je touche l'espace, la tapisserie de mes chiottes est une nébuleuse qui m'appelle. J'irai au bout du déphasage, je réussirai.

    C'est peut-être la fois de trop, il paraît qu'il y en a une. Il y a ce début d'angoisse, je me dis que je peux partir, ce n'est pas grave. On est égoïste dans l'ivresse.

    J'ai abandonné un souvenir dans mon petit coffre de la misère. C'est mal roulé, c'est laid, mais vous savez que je suis tellement imparfait. On laisse des traces de ce que l'on a été pas de ce que l'on a failli être.

    Dans l'addition de mes erreurs, je préfère semer le plus petit chiffre dans le champ du visible. J'ai assez déçu.

    *

    Il est si difficile que cela de regarder en soi-même pour voyager ?

    Tu rêves de voler ? Je rêve de courir. Je ne peux pas, je ne peux plus.

    Tu vois, tu ne me connais pas.

    Qu'est-ce qu'il restera demain de ma solitude ?

    *

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  • Pénombre

    Death of Days
    https://youtu.be/udbirxIFY8Y

     

    Est-ce qu'il fait jour dehors ? Nuit ? Chaud ? Froid ? Je ne sais pas. Il n'y a que ce brouillard qui me prive de tout, me maintient captif entre mes murs, loin des tempêtes salvatrices. J'entends ses rafales au loin mais elles ne me touchent pas, ne m'emportent plus.

     

    Sainte Pénombre, je suis désolé, j'ai essayé de me barrer, de te fuir sans t'accepter dans tes clairs-obscurs, dans tes abîmes vertigineuses ou tes fausses altitudes. Si je suis là, à te noircir quelques lignes, ce n'est pas pour elles, ni pour eux, c'est pour nous.

     

    Je ne me retrouve pas au milieu de ces existences si blanches et pures, qui construisent et pérennisent. Dans ces sens directs sans détours. Je n'ai pas la prétention de t'atteindre, d'oublier les ténèbres et de rêver la lumière dans tes bras poussiéreux.

     

    Sur les souvenirs je pose trois pierres, survivance, absence, distance. Cette trinité macabre, si elle ne me permet pas de sculpter un avenir, pose sur ma langue le goût de la mélancolie. C'est sur les cadavres que poussent les plus belles fleurs.

     

    Qui vit sans espoir en affrontant le regard du vide avec satisfaction ? Personne. Tu le sais trop bien. Les corps qui se balancent de la scène au cimetière tu n'en as que faire, chacun son enfer, son paradis, son néant. Ta besogne sera la même.

     

    Je viens te parler sans arrogance ni requête, nous sommes des animaux, incompris et enfermés, si il y a tant de choses qui sont mortes en moi dans cette épreuve, je veux que tu saches que je ne changerai pas, la rage restera la même, avec ou sans les flammes.

     

    Je ne peux pas te promettre de ne plus avoir envie de partir, de ne plus être un lâche qui fait trembler ses fondations, c'est peut-être simple pour les autres mais pas pour moi. Si je suis avec toi dans ton gris je ne voudrai te conduire jusqu'à la noirceur.

     

    Creep

    https://youtu.be/sT1DdO3SISg

     

    P.-S : Je continue à traquer les fautes qui se sont glissées lors du changement de format de ce blog, il y en a encore quelques unes (beaucoup trop, who cares ? Dix ans d'un Blah Blah soporifique, ça c'est plus grave) et je m'en excuse. J'ai toujours été fasciné par une imperfection que j'entretiens avec ma médiocrité. Cordialement.

    A.J

     

     

     

     

  • Balle perdue

    A Man With No Face

    https://youtu.be/XwbytwkSpvM

     

    On ne vit que dans les répits que nous laissent les tempêtes, entre deux vagues on oublie les abysses, il n'y a plus de profondeur, la peur n'existe plus quand tout est à plat, sans reliefs ni vertiges. On ne se noie pas quand on oublie le fracas d'une rencontre avec un mur, ils sont là, toujours plus proches, libre à vous de les voir, de les aimer ou de les détester, mais ils sont là, ils approchent. Tu ne les sens pas ? Tu ne les entends pas ? Ne te mens pas. Ne fais pas ça. La claque sera trop violente.

    On ne sait pas où l'on va et l'on ne se rendra compte de rien lorsque l'on sera arrivé. C'est pathétique. C'est chaotique. C'est irréversible. Tu sais, la beauté du hasard.

     

    Je n'existe plus, c'est étrange, j'ai toujours souhaité être un fantôme, invisible des autres, bouffé par la peur d'une présence pesante, gêné et gênant, je suis devenu insaisissable. Je l'ai tellement voulu jusqu'à ce que je quitte tes yeux.

     

    Je suis sorti sorti du canon et j'étais déjà perdu, le tir n'a jamais été droit, pas de cible, pas de destination, de ricochet en ricochet j'ai eu la chance de ne pas m'écraser définitivement, il parait que ça n'a pas de prix, toute putain de chose en ce monde a une valeur, je n'ai plus besoin d'être rassuré, le début est trop loin et la fin incertaine. Je flotte maladroitement dans l'éther, endormi, inutilement actif, le danger n'est pas linéaire et j'ai encore peur de blesser. Chasse et trouve ou tombe et disparais. Je voudrais que tout redevienne prévisible, que je puisse me réveiller en sachant encore que tu as été.

    Tu ne me vois plus, j'ai les souvenirs qui saignent et je me tue quand les draps quittent ma sueur et que je m'oblige à me dire que la balle doit continuer sa course, mes tempes me font mal. Ce sont les dernières lignes du générique, je vais pouvoir quitter la salle, sans avoir l'impression de devoir me racheter pour ce que je n'ai pas fait, au milieu des tombes et des salves j'essaie de me retrouver et de garder des bouts de toi, de tuer ce qui me possède, ce n'est pas terminé. Je n'ai pas appuyé sur la gâchette.


    À mes démons.


    Bloodlet
    https://youtu.be/IO3KGT_I6lc