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  • Jour 29

    Unsuccessfully Coping With the Natural Beauty of Infidelity.

    Ou l'art de ne pas vouloir comprendre les règles du jeu.

    Tu n'as pas de certitudes, aucun plan, tu n'en veux pas. Au jour le jour, c'est le leitmotiv de l'adolescence qui s'éternisera, tu ne le sais pas encore. Tu esquives les gouttes, les coups, parfois tu rampes comme un miséreux. Et l'on te parle d'amour ? Non, c'est pour les autres. Ça te parait injuste. Tu penses à t'enfuir, à survivre. Un vrai sac d'os, qui pourrait vouloir de toi ? 

    On ne fait pas semblant quand on entre dans le club des losers.

    *

    J'ai découvert Type O Negative lors d'un live sur le plateau de Nulle Part Ailleurs en 1995 (une autre époque...). C'était un peu comme si l'automne avait pris la forme d'un groupe et chantait les louanges d'Halloween. C'est un cri libérateur, un larsen lourd comme de la tourbe, un riff tranchant, une voix d'outre-tombe, quelques notes de clavier. C'est un tout qui vient me hanter, me posséder. Je ne me sens plus seul, cette part d'ombre qui me ronge, je sais qu'elle n'est pas que destructrice. J'étais forcément conquis. Au lycée je récupérais une K7 avec l'album "October Rust" copié dessus, ça a été une révélation. C'est devenu plus que la bande originale d'une saison ou d'une vie. Il y a tant de souvenirs liés à cette œuvre, et tant d'autres avec le reste de la discographie.

    *

    J'ai déjà parlé de Peter Steele ici ainsi que de son influence. Il y a 10 ans il quittait un monde qu'il jugerait certainement aujourd'hui avec encore plus de cynisme (et d'humour macabre). Je me devais d'écrire ces quelques lignes. Je ne lui voue pas un culte, non, mais parfois mon pansement se décolle et je vois qu'en dessous ça n'a jamais vraiment cicatrisé. Il y a toujours ce dernier jour d'octobre en moi. Penché sur mon épaule il m'expliquait comment je devais rouler une pelle à cet ange diabolique, à cette fille. Comment aimer aussi. Je l'ai mal fait, je le reconnais. Ça a été dur d'accepter quand tout a foiré, je me suis plongé dans ses paroles en me disant que j'avais mal compris, mais non, tout était écrit. Depuis, quand le chaos explose et possède mes neurones, c'est un rire sombre qui plisse ma bouche. Les douleurs ne seront jamais les mêmes mais je sais que parfois elles sont belles. Il faut caresser ses cicatrices, ne pas les maudire. C'est la même chanson qui revient, mais il n'y a plus rien qui m'interdit de l'écouter ce soir. Le verre de rouge attendra que je le renverse. Avant, je trinquerai à la bête, celle qui t'a fait fuir, celle qui un jour m'emportera. Et si je rêve de toi cette nuit alors souris moi, c'est le seul endroit où l'on peut se revoir, se pardonner.

     

     

    Love You To Death.

    https://youtu.be/xD5No_JRrZw

  • Jour 28

    Horloge chaotique et minutes éternelles.

    Tu t'attendais à être surpris ? Ce n'est pas que je sois plus malin que la moyenne, mais j'ai fait mon deuil des illusions depuis...

    À cinq heures mon réveil s'allume, il ne produit aucune sonorité machiavélique, non. Il éclaire la chambre, c'est son seul vice. Il vient me rappeler l'imminence arrivée du seigneur Jour. Je sais que je viens de traverser la nuit et que l'aube se rapproche. Je ne l'aime pas vraiment. Sauf quand je suis saoul et que j'ai trouvé une utilité à ma traversée nocturne. Je devrais m'installer dans la cave, avec les rats. N'allez pas croire que je n'aime pas les rongeurs, c'est tout le contraire. Ils connaissent les bénéfices de l'obscurité, celle qui nous rend invisible. Je leur dois le respect.

    Il fera bientôt trop chaud pour dormir, c'est une histoire de semaines. Je pense plus à ça qu'à notre "enfermement", l'importance des guillemets est totale ici. En me lisant vous avez peut-être compris pourquoi. Non ? Toujours pas ?

    Hier est comme aujourd'hui, demain ne m'offrira rien. Il n'y a que cette salope qui grogne dehors que je crains, mais certainement pas cette épreuve que l'on veut nous faire passer pour une punition. "Liberté, je chéris ton nom", ça sera toujours une vérité. Mais nos murs sont dorés, le drame est là, nous avons oublié que nous nos prisons ont les portes ouvertes.

    Alors que nos journées s'allongent, déchirent les nerfs de ceux qui craquent pour les manipuler comme des pantins. Une montagne se forme avec les corps de ses enfants morts, l'année grandit dans l'ombre, elle grossit sur ces tas de chairs putrides. L'odeur nauséabonde des répétitions journalières est trop présente et pollue le futur du passé. Nous sommes dépassés.

    Je courbe l'échine, j'attends ce demain qui ressemble étrangement à aujourd'hui. Je m'en accommoderai. Seule compte la vie, même si son reflet se perd dans le miroir.




    Every Day Is Exactly The Same.
    https://youtu.be/RQoVHqveQ98

     

     

  • Jour 27

    A certain shade of black.

    Ça ne sert plus à grand chose de paniquer, de brasser du vent, on sait que devant nous il y a cette teinte sombre. L'horizon de ténèbres. On passera peut-être à travers, en fermant les yeux. Oui, dans le noir, si tu crées ton obscurité rien qu'à toi il paraît que tu peux te sauver.

    À poil, sous la pluie, un paratonnerre entre les paluches, tu observes la danse de l'orage. Le ciel qui se charge et se décharge, le sol qui gronde? Ton regard se plisse. Est-ce que tu vas passer entre les éclairs ?

    Il ne faut pas courir, se croire à l'abri sous le plus grand des arbres. Fais toi petit, épouse la terre. C'est une histoire de chance, ça ne se résume parfois qu'à ça. Si tu entends le bruit des pas qui claquent sur la boue alors laisse les disparaître, sans peine. La liberté ne s'offre pas aux plus gourmands, aux insouciants. On est né pour être foudroyé. Les souvenirs électriques transpercent l'existence soporifique, c'est acquis, mais tu ne veux pas de cette flèche rugissante, crois moi. Ça serait l'overdose. Elle est à contre courant des sublimes plaisirs.

    Tu as ce bout de métal entre les mains, scotché, tu t'imagines condamné. Le nuage de charbon passe au-dessus de ta tête, tu te sens égoïste, pourquoi ta vie et pas celle des autres ? Pourquoi ta vie n'est pas celle des autres ? Non, ne pense pas à ça. Ce n'est pas la porte de sortie. Évade-toi tel un saint maudit, lorsque ton esprit devient nuit. Il n'y a plus les autres, le temps, le destin qui te pousse en avant. Rien, fais le vide. Voilà, tu es la flamme d'onyx qui crée des mondes, imperméable à l'appel du feu. Brûle sans chaleur et renais demain, au loin.

     

     

    Into the Black.
    https://youtu.be/rSycSBYHitc