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  • Jour 23

    Aux causes perdues.

    Ce soir j'ai le nez qui me crame, la face en vrac. Non, je n'ai pas envie d'avoir peur. Pourquoi ça serait le cas. Je me traine jusqu'ici, je t'avouerai que je préfèrerais picoler. Je regarde les traces de vies sur internet, les gens attendent de reprendre leurs habitudes. Ça arrivera, tôt ou tard. Les voyages, le sport, les shoots d'égocentrisme pour se sentir exister. Comme des putes en cages ils piétinent. Je repense à ces films de zombies où les macchabées continuent de reproduire leurs travers quotidiens. Je les ai enfin mes morts-vivants. Je ferais mieux de boire, je serais moins con, moins amer, moins misanthrope. Je ferais mieux d'enlever de ma tête cette pensée que quoi qu'il arrive, j'ai quitté ce monde depuis trop longtemps pour revenir.

    Moi aussi, je suis tellement égocentrique.

    Nuit de pleine lune, j'enrage, je fume, je me consume. Je sais ce que ça fait d'être enfermé, coincé, piégé. Ce n'est pas ce qui me terrifie. C'est juste qu'elle va repartir pour un cycle, me laisser las. Sans envies. Et si on se dégommait les neurones pour oublier que l'on peut crever ? Ça serait la meilleure mauvaise idée. Je parlais du satellite qui brille, tu l'as compris. Parce que le soleil il laisse cette trainée de pollen, qui me fera tousser, éternuer, douter. C'est nul de douter et ce n'est plus très bien vu.

    On fera semblant.

     

    À la belle endormie que je n'ai su trouver.




    Sonne

    https://youtu.be/StZcUAPRRac

  • Jour 22

    Quand les particules anxiogènes chassent l'oxygène.

    Silence. Inspiration, expiration. Un seul astre peut transpercer le brouillard au goût de charbon, à l'odeur de goudron, cet épais coton d'affliction.

     

    Dans cette lucarne vers le monde elle grossit,

    Cercle infécond qui nourrit nos rêves.

    Je lui parle, libère mes fantasmes,

    Les nuages ne troubleront pas mes vœux.

     

    Si, un instant, elle disparait, je sais qu'elle reste ici,

    Ronde et belle solitaire, pour toi je crève.

    Le ciel porte sa récolteuse d'âmes,

    Elle nous éclaire de son halo silencieux.

     

    Et, si la nuit l'avale dans sa bouche d'ébène,

    Derrière mes yeux son globe reste brûlant.

    On croit en ce que l'on voit, et c'est toi,

    Je t'observe et t'offre mes souhaits un brin désuets.

     

    Mes espoirs s'échappent de mes veines,

    Ils volent vers toi, libres et confiants.

    Peu importe si tu ruines ma foi,

    Toi et moi nous ne serons jamais parfaits.

     

    Le cercle un jour se fermera et l'on se retrouvera.

     

     

     

    Luna
    https://youtu.be/rhUPFMGn9H8

  • Jour 21

    L'espoir ce n'est pas comme la pluie.

    Un autre soir à entretenir l'inutilité de l'acte, cette dramatique absurde qui me pousse à venir noircir cet écran. Je te rassure, je n'en suis pas à me fouetter le cul avec des orties, je sais où commence le mur de mes lamentations et je sais où il s'arrête. Il y avait cette tradition du clown triste, tomber en désuétude, rétablissons la !

    Sortons masqués ou restons cachés ! Voilà, j'ai toujours rêvé de ce jour où l'on pourrait couvrir nos laideurs pour charmer cette noble société. Mais, on doit le faire dans une situation apocalyptique ! Je devine que sous ces bouts de tissus il n'y a pas de sourires. Hier encore je contemplais nos existences moyenâgeuses, je mimais ce rire hypocrite qui me caractérise si souvent en admirant nos vaines illusions. Oui, je n'apporte rien à ce monde, je suis d'une flagrante inutilité. Au cinéma, je suis ce bouffeur de pop-corn qui reste jusqu'à la fin du générique et qui applaudit une toile tendue au fond d'une salle. Un spectateur, voilà ce que je suis. Mais je sais être bon public. Là, je dois t'avouer que le spectacle qui nous est offert est assez pathétique, c'est à peine digne d'une production des années 50. Je te résume le scénario, ça va aller vite, un virus ravage le monde, ils sont obligés de nous isoler pour gagner du temps avant de nous fournir un traitement. Chaque annonce est contredite le lendemain. La seule certitude : faire l'opposé de ce qu'ils affirment. Sur fond de paranoïa aux relents nauséabonds, les personnages tentent d'imaginer un avenir, mais on sait qu'ils seront incapable de le construire. Je crois bien qu'en fait c'est une univers parallèle avec des robots débiles qui se prennent pour des humains. Je te rassure si tu es une femme, la saloperie qui déglingue l'humanité s'en prend un peu plus aux hommes, vu qu'ils n'étaient plus trop en odeur de sainteté depuis quelques années, ça arrange peut-être les choses. Je ne sais pas comment ça va se terminer, mais tu sais, l'espoir c'est comme la pluie, tu peux passer une existence sans qu'elle te touche.

    La prochaine fois que j'irai dehors, j'aurai peut-être moins l'air con avec mon masque. Je rajouterai un nez de clown.

     

     

    Clown

    https://youtu.be/BX8S9hJZg5Q