Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 7

  • Jour 26

    Confidences d'un ectoplasme.

    Ou l'art de se contenter de son toit, ou de son toi. C'est selon.

     

    Des mois que la bise tabasse ma carcasse,

    des moi que je traverse les averses.

    Sous ce toit, je me fige par la tige,

    sous ce toi, ma prestance est décadence.

     

    Ondulation post-mortem que je sème,

    stagnation morbide qui se vide.

    Ancien homme extrait de sa somme,

    vilain résidu d'être qui ne peut se repaitre.

     

    Quand ma foudre frappe et attrape,

    c'est de la poudre qu'elle tient entre ses mains.

    Pendu sans corde je m'accorde,

    Rendu sans armes ni âme.

     

    L'espoir nourrit autant que le vent,

    dérisoire est la sentence d'existence.

    Silencieux sous le drap du trépas,

    Il est ce périlleux vertige au-dessus de mon vestige.

     

    De la fin à la faim, ou de la faim à la fin. C'est selon.

     

     

     

    If You Have Ghosts.

    https://youtu.be/4kNetd_lISI

  • Jour 25

    Vie factice et vitamine C.

    Je me lève de plus en plus tard, comme si je n'avais pas digéré le changement d'heure, je conçois que cette piètre excuse n'est pas recevable. De l'autre côté du mur ça fait plusieurs jours que j'ai une voisine qui improvise des séances de bronzage. J'ouvre mes volets et j'évite de tourner la tête, l’œil gauche attrape l'image et le droit lui dit d'aller se faire foutre. C'est assez conflictuel comme situation. Je tâtonne à l'aveugle pour accrocher les battants de bois. Je me promets de ne pas la regarder, ce n'est pas que sa vision est insupportable, au contraire, non, elle est à moitié à poil et la plage est à 700 kilomètres. Je me doute bien que je suis le problème, avec ma gueule de putois mutant, penché à ma fenêtre. Je fais tout pour ne pas la voir, elle est libre, la pauvre. C'est peut-être moi qui ne m'imagine pas correctement le sable et les vacances.

    Il y a de quoi faire un peu de sport dehors, un vélo, un truc étrange pour marcher. Ces machines sont rouillées, comme moi. Je me décide à me lancer, chaque mouvement produit une sonorité horrible. Mais ça fait du bien, je veux choisir ma chaleur. J'accélère, puis je pense à cette femme entrain de colorer sa peau. Elle est plantée là, dans ma tête. Putain, je ne suis pas au stade du taulard en manque de chair, merde, je suis bien plus pathétique. Je stoppe la cacophonie des engins. J'ai mal aux guiboles. Je prends un verre de jus d'orange, je vole une chaise longue, je pose mes lunettes de soleil. Je veux entendre les vagues, les mouettes, les bruits des gens qui nagent, ne plus me sentir comme un animal en cage. C'est mal barré.


     


    Inferno Galore

    https://youtu.be/InnwzzJa8ek

  • Jour 24

    Compilation désordonnée de pensées périmées et instables.

    Je sais que l'on est enfermé, que techniquement on n'a pas le droit de foutre un orteil dehors. Va expliquer ça aux rêves. On doit jouer samedi, on est jeudi, ça fait des années que l'on n'a pas répété. J'ai encore dit oui (note pour moi même : apprendre à dire non, nein, niet), ça nous fout dans une sacrée merde, est-ce que l'on se souvient comment l'on doit interpréter ces morceaux ? Ils ne sont pas techniques, je sais bien que je n'ai pas inventé la banane à roulettes, mais quand même. On va se sentir comme dans ces...songes nocturnes (j'ai évité d'écrire rêves à cet endroit)...où l'on se retrouve dans la cour du collège avec pour seuls vêtements une paire de chaussettes blanches avec deux rayures colorées au sommet. Voilà, c'est le moment d'angoisse, le rêve dans le rêve (désolé, je lâche la purée), l'angoisse de se dire que l'on aura peu de temps pour répéter mais que l'on veut faire ce concert, ça n'a aucun sens. Je me réveille.

    Je veux y retourner, on n'abandonne pas son groupe. Je connais cette pièce, je suis avec cette femme, c'est la dixième de la semaine. Où est la scène ? Non, visiblement je suis un nouveau moi, plus actuel, plus ridé. Elle s'approche, on n'a rien à foutre là. Je ne l'aime pas, je m'amuse, je regarde ailleurs, il y a une autre fille. Je m'interdis d'aller vers elle, je me force à ouvrir les yeux. Je suis trempé, je passe la main dans mon cou, puis je touche mon front. Ce voyage m'a épuisé. On appréciera le paradoxe de ce sommeil et de ces vaines évasions.

     

     

     

    You Are My Obsession

    https://youtu.be/k53_KadjpJc