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Errance - Page 8

  • Jour 35

    Qui s'endort avec le nez qui brûle se réveille...

    ...ou pas.

    Aujourd'hui pour changer un peu, je vais vous apprendre une recette de cuisine. Il vous faudra :

    - La télécommande de votre téléviseur couleur.

    - Une paire de baskets (ou des chaussures confortables).

    - Un ordinateur portable.

    - Un téléphone dernière génération.

    - Une fenêtre (ou un balcon, ou un jardin, ou un poster avec un joli décor naturel dessus).

    Pour commencer, avec votre main droite vous attraperez fermement le boîtier de la télécommande, vous verrez un bouton rouge ou une indication pour permettant d'allumer ou d'éteindre votre écran, si vous ne voyez aucune image c'est parfait ne touchez à rien. Vous pourrez revenir vers cet instrument plus tard mais uniquement pour regarder un film que vous aurez choisi. Maintenant, vous pouvez prendre votre ordinateur et le fermer délicatement, le geste peut paraître technique, alors je vous conseille personnellement de vous caler sur le rythme de votre respiration, vous inspirez un grand coup et progressivement en expirant vous rabattez la partie supérieure de l'objet. Attention à ne pas éternuer.

    Vous pouvez enfiler vos baskets, l'ordre à peu d'importance. Les accidents sont rares à cette étape de la recette. Méfiez vous quand même de votre téléphone sans fil, c'est l'ingrédient qui peut ruiner le succès de votre succulente préparation. Je vous invite à le mettre dehors, ou dans un endroit hors d'atteinte et sur une fonction qui l'empêchera d'entrer en communication avec vous.

    La dernière étape est arrivée, vous allez commencer à vous diriger à petits pas vers votre fenêtre/balcon/jardin/poster récréatif. Vous devez le/la regarder une trentaine de secondes, le temps de cuisson est capital. À ce stade vous pouvez sauter, piétiner, courir sur place/dans l'herbe/sur le béton/sur la moquette. Puis vous vous retournerez délicatement vers votre intérieur, vous comprendrez que nul être est destiné à l'enfermement. Vous allez entendre un bip, ou une phrase qui ressemblera à une fausse promesse, vous êtes sur la voie ! Le four peut livrer son petit miracle, seul à table vous saurez enfin à quel endroit vous appartenez. Merci qui ? Maintenant, vous pouvez souffler.



     

    Mouthbreathers Inc.
    https://youtu.be/DZ86JrXrsZk

     

  • Jour 34

    L'horizon ne se dessine pas avec de la craie sur un mur.

    Jusqu'à quand ? C'est la seule question qui peut provoquer un mouvement de mes lèvres. Pourquoi parler ? On n'est pas en enfer, c'est évident, mais qui a dit que le purgatoire n'était pas puant. De la sueur, de la douleur, chercher le sommeil. Des rituels, des automatismes désuets, et toujours le même réflexe : ne pas regarder devant. Il y a tant de combats à mener, je ne sais plus par lequel commencer. Je regarde ma tronche, cette semi-chevelure en jachère, j'aimerais tout raser, recommencer. Ce n'est pas le plus important.

    Je transpire le jour, la nuit, ce n'est que le début, mais de quoi ? Une métamorphose ? Non, je n'ai pas l'amour du déni, ça sera moins profond, mais l'orage est violent. Je ne me vois pas dans un an. Qu'est-ce que je serai ? Quel endroit voudra que je le hante ? Quelle personne ? Personne.

    Dehors, la colère gronde, comme si le changement se souciait d'un tremblement humain. Espérer c'est s'évader, espérer c'est se mentir. Les intentions sont autant d'illusions.

    L'horizon se dessine avec du sang.

     

     

    Faith Divides Us Death Unites Us

    https://youtu.be/9BONcpuDcrc

     

  • Jour 33

    Saison voilée. Saison volée.

    Dans mes yeux seul le brouillard reste,

    Le soleil ne peut chasser cette nouvelle peste,

    Sur les charognes poussent les fleurs infectes,

    Cette douce morte progressivement m'infeste.

     

    Dans cette cage je traque ton absence,

    L'aube céleste n'éclaire que ma démence,

    Une image floue pour seule présence,

    Ton fantôme astral rit de ma décadence.

     

    Vide, Il n'y a plus de place en moi,

    Insipide, est le goût de ma foi,

    Livide, est la peau de l'amour roi,

    Putride, cette carcasse dicte sa loi.

     

    Sur les herbes hautes et virginales,

    Glisse et se répand la rumeur fatale,

    Le miroir offre pour seul reflet l'animal,

    Serpente en moi l'ivresse du mal.

     

    Meurt l'été et ses brûlantes célébrations,

    Seule en mon être survit la carnassière tentation,

    Libérée de l'hiver et prostituée par la damnation,

    Ma chair m'appelle pour le deuil des émotions.

     

    Quand la saison volée se voile, mon sang me condamne au sans.

     

     

     

     

    Behind The Blood

    https://youtu.be/nQaN2elJ-dQ