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Errance - Page 4

  • Jour 47

    Les mots d'hier.

    Il entra dans le cirque, regarda ce qui s'y passait et se mit à vomir. Sous le chapiteau il y avait cette odeur nauséabonde, où était passée celles du pop-corn, de barbes à papa, des parfums féminins ? Où étaient les femmes ? Les hommes ? Il n'y avait que ces êtres, ces copies d'êtres, qui essayaient de ressembler aux anciens spectateurs. On se mit à lui demander de miauler, il ne savait que rugir. Pauvre bête, on ne choisit pas son public. On lui trouvait des airs du monde passé, celui que l'on tentait d'effacer. Il fut décrété qu'il était toxique, dangereux pour l'avenir. Perdu dans cette puanteur vinaigrée, il fixait ces choses uniformes, pathétiques. Comment pouvaient-elle lui expliquer ce qu'était la liberté ? Elles étaient assises dans des chaises aux couleurs neutres, dans leurs tenues neutres, leur langage neutre excluait toute différence. Comme c'est paradoxal.

    Il n'y a rien de plus effrayant que la neutralité. On ne ressemble plus à rien, le cul assis entre deux chaises, c'est le meilleur moyen de se casser la gueule.

    Il ne ferait pas de tour ce soir, pas pour ces hypocrites qui pensent s'affranchir des règles pour imposer les leurs, ces limaces aux têtes de pigeons se délectaient de son existence cruelle. La bienveillance ? Une foutaise !

    Il voulut retourner dans sa cage pour se dire que ce monde n'existait pas. Plutôt crever que d'assister à ça. Et dieu sait qu'il n'y a rien de pire qu'une cage. Et dieu sait qu'il n'y a rien de pire que de crever. Mais on avait creuser un trou pour lui, un jour il avait été sauvage, cette société castrait les instincts primaires. Céder à la haine, n'aurait fait que les satisfaire, inversement il le se coucherait pas. La différence ne peut être dressée. Il refusa de miauler, il refusa de rugir, il fut abattu puis enterré.

    Gardez ce monde futur pour vous. Quel fou pourrait en vouloir ?

     

     

     

    California's Bleeding

    https://youtu.be/_OnVhCULETE

  • Jour 46

    L'équilibriste aveugle.

     

    À trop creuser, par la terre il fut recouvert,

    à trop crever, de par son caractère délétère,

    même son ombre, ne pu rester à son être collée,

    l'âme sombre, sa seule entité lui jurait fidélité.

     

    Sur un fil, il se tenait à l'horizon désuet,

    sur un cil, ses yeux pleuraient l'adieu,

    en bas, les pointes des terres saintes,

    un tas, affamé par le presque macchabée.

     

    Vertige du prestige, le regard plombé et désarmé,

    Vestige qui afflige, ne plus voir est-ce ne plus croire ?

     

    Plus dure sera la chute, la morsure de la fatale culbute.

    Le mort sûr de sa nuit aurait finalement tort d'éteindre son ennui ?

     

    D'un saut épuisé il puise dans le haut, la belle gravité l'a invité à quitter ses ailes.

    Il s'écrase, se déphase, se sépare, se prépare.

    Solide devenu liquide, il fuit puis s'enfuit. Oui.

     

     

     

     

     

     

    Death Won't Take Me

    https://youtu.be/5kiOQHwqqZQ

     

     

     

     

     

  • Jour 45

    L'art permanent du rebond cassé.

    Encore quelques notes et j'aurai terminé ce tour de piste. Je m'étais dit que ça irait jusqu'au retour des libertés, mais ça n'a plus grand intérêt. Comme attendu, aujourd'hui je n'ai récolté qu'un long silence, ça ne me dérange plus. Je suis trop déconnecté pour y voir un début d'importance. Quand tu dois fermé un cercueil tu enfonces le dernier clou. On n'y est pas, il y en a plusieurs à planter avant d'en finir. Je sais, ça serait tellement plus sympa de venir ici pour vous balancer des blagues. Ne vous plaignez pas, au début de l'aventure je racontais mes journées, mes sorties, c'était presque un vrai journal intime (oui, l'adjectif inutile a disparu...). Alors, demain qu'est-ce que l'on peut attendre de ce monde ? Rien, une imitation d'évolution qui permettra à certain.e.s de s'imaginer s'extirper de leurs vilaines conditions d'humain.e.s. Il y a tant d'animaux qui muent, l'Homme n'est pas sur la liste. Coupables ? Nous le sommes tous et toutes. Vous pouvez vous créer autant d'apparences que vous voulez, le fond reste le même. Entretuez vous dans vos guerres des sexes.

    C'est étrange de n'avoir aucune attente en l'avenir, je pense que la première chose que je ferai à la sortie sera de rouler quelques kilomètres , je serai heureux. Juste ça, simplement, solitairement. Je n'aurai pas plus chaud, je resterai froid comme hier.

     

     

     

    Cold

    https://youtu.be/d2GV3EyeWUM