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Errance - Page 15

  • Jour 14

    Où quand tu te ne vois que la première vague. Le tiraillement entre le courage et la témérité.

    This is what you want, this is what you get.

    Tu as déjà nagé vers le large ? Quand tu glisses sur les rouleaux et qu'une fois dans le creux, tu vois cette montagne d'eau qui avance, prête à te dévorer si tu ne l'escalades pas rapidement. Impossible de savoir ce qu'il y a derrière. Si tu as de la chance tu trouveras le calme plat de l'amer (oui, c'est une coutume ici). Perdu, désemparé, à savoir si tu dois rebrousser chemin ou t'épuiser vers l'inconnu. Ou alors tu enchaineras les très hauts et les très bas.

    Je vous accorde que dans notre situation on ne peut pas rembobiner le film, d'ailleurs cette expression est oubliée, oublions là. Soyons modernes, non, oublions cela. Alors est-ce que l'on peut évoluer vers une île ? Un bout de terre que l'on s'arrachera ? J'entends des animaux se battre sous ma fenêtre, des fouines, des renards, je ne sais pas. Pourquoi a-t-on oublié que l'on était des bêtes ? Seul notre instinct nous guide. Alors on nage, au milieu d'une flaque d'eau, puis elle sèche, on se retrouve le nez dans le sable. On est avec nos convictions d'êtres évolués, on a l'air de rien, le passé est loin, on a que le futur en tête. Mais le présent n'existe plus.

    Ils nous disent que le pire est à venir, qu'il y aura d'autres vagues. On nage où on gratte le sable pour construire de nouveaux châteaux ?

     

     

    The Order of Death
    https://youtu.be/hMaVIAlJlnw

     

  • Jour 13

    La solitude de la petite poupée russe.

    Au fond de mon jardin, derrière le grillage du voisin, il y a cette lumière. Nous ne sommes plus censés exister dehors. Elle s’éteint, sans livrer son message. Narquoise, paranormale, elle est la seule à défier l'air. Son propriétaire avait le cœur fragile le la bouteille facile. Plus personne n'ira l'aider, le contact est rompu dans cette inhumanité.

    À côté, les enfants ne jouent plus à l'extérieur, il est devenu dangereux de s'éterniser à l'air libre. Deux quintes de toux et l'orchestre s'en va. C'est la leçon des semaines passées, les obsèques ignobles de la confiance et la naissance de la peur.

    Nous ne sommes pas des soldats, nous sommes des lépreux, des pestiférés. Nous survivons, telle la dernière poupée russe, celle qui ne voit que les ténèbres et qui ne renferme que le mal. Notre mal. Ses sœurs gisent au sol, cassées par les mains d'un enfant malhabile, débile. Il ne faut pas regarder à l'intérieur de notre carcasse de bois, non, c'est là que dorment les démons.




    War

    https://youtu.be/EBRYSlKDlws

     

  • Jour 12

    Le jeu cruel de la fatalité.

    Tant de joie dans ces notes, et cet énième "journal d'un confiné". Pourquoi ne pas rester à se laver le cerveau, ça permettrait de rester comme avant, et puis ce n'est qu'une parenthèse. C'est vrai, bande de cons, c'est presque fini. Tu as déjà vécu dans le presque ? Ça n'a pas de temporalité. Et puis il n'y a que les vieux et les fragiles qui crèvent. Les vacances doivent être belles pour certain.e.s. La faucheuse est gourmande, ne regardez pas devant, vous risqueriez de comprendre.

    À quelques kilomètres d'ici les sirènes pleurent, elles n'en peuvent plus de guider les âmes vers leur funeste destin. Mes nuits ne sont plus silencieuses, j'entends ces avions qui passent, ces oiseaux de nuits se moquent de moi. Chaque jour l'écorce du mensonge tombe un peu plus. Tout est corrompu, l'air, la terre, le ciel. Il y a deux semaines nous riions encore de nous imaginer vivre à distance sans penser au jeu cruel de la fatalité.


     

    The world is on fire

    https://youtu.be/V7WeqJDTCUI