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Errance - Page 31

  • A tale of flesh and ghost

    Au bout du lit par delà les tissus souillés

    dépassant les frontières moites des danses métissées,

    ton corps restait prostré, lassé des cadences et de la démence.

     

    Au plafond j'étais l'informe contenance désabusée

    porteuse du nihilisme antique, ectoplasme souillé,

    prêt à se vider sur la chair morte de ton innocence.

     

    Ton terrain de jeu, déserté par tes indécents amants

    laissait un filet de souffre s'élever, fumée derrière ton paravent,

    ton âme consumée s'évadait de la porcelaine brisée.

     

    Je ne pouvais consentir un regard pour ce spectacle déviant

    je les aurais dévoré avant qu'ils ne te touchent salement,

    impuissant, je restais à l'envers de la terre, figé.

     

    Ta froide statue, vestige de ce qui avait été, s'enracinait

    dans la poussière du désordre, rien en toi ne résistait

    au malaise envahissant tu t'abandonnais définitivement.

     

    J'aurais voulu fissurer la pierre par mon souffle spectral,

    exciter le noir de ton iris, prostituer mon existence astrale

    envahir tes rêves, pénétrer tes sens, atteindre ta jouissance.

     

    Absence permanente, douleur intenable, sous moi tu gisais,

    intouchable pantin, tes cordes ensanglantées tu ne remarquais,

    sous ton costume tu étais ce mime infirme mal aimant.

     

    Tes manipulateurs semblaient flatteurs derrière leurs apparences animales,

    l'argent entassé sous l'oreiller, récolte des moissons vaginales,

    avait ce sordide pouvoir de rendre moins lourde ta sempiternelle pitance.

     

    Sache que j'ai lu dans tes phrases la douleur qui t'anime,

    Sache que j'ai bu tes larmes, compris la couleur du crime.

    Sous ton épais marbre, le mystère n'a jamais existé,

    Sous mon épée le sort de ce qui a été.

     

    Avouer, avancer, oublier, trinité salvatrice.

     

    J'ai déchiré mon apparence pour redevenir fantôme,

    appelé par ton inconscience, moment d'insouciance,

    tu m'as offert d'appartenir à un instant, mon impossible temporalité.

     

    On ne peut me condamner au rien, inanimé tu me fuis,

    impossible paradoxe, ubuesque situation sans rime,

    j'efface ma traine endeuillée par les amours passés.

     

    Vois moi. Rejoins moi. Revis.


    Fond sonore pour cette errance nocturne:

    Regrets de Mylène Farmer et Jean Louis Murat
    http://youtu.be/otFYYqNVbAI

    What If I Was Nothing de All That Remains
    http://youtu.be/v2cRj9Z96PQ    (Niais un jour...)

     

     

  • Outlaw

    Poussière, il n'y a que de la poussière rouge sur ce sol sablonneux chaud comme de la pisse. La seule trace que je laisse est celle du passé, l'emprunte de mes semelles sur le chemin mal dessiné. Les formes ne sont pas régulières, j'ai trop tiré sur ma jambe droite, mon genou est en feu, le déséquilibre est total. Je ne dois pas me retourner, non, les noirs souvenirs risqueraient de me rattraper et de me dévorer.

    Midi, l'heure à laquelle les ombres cannibales se manifestent, je ne dois pas traîner. D'ailleurs je n'ai jamais trainé, il suffisait que je m'installe quelques moments dans un confort social pour que les emmerdes pointent le bout de leur nez, ça a toujours été comme ça. Un mari jaloux, une dette trop importante à régler, une relation trop difficile à assumer, je continue? La vie est une comédie géante et il y a deux catégories, les baiseurs et les baisés, les deux visages de la tragédie. Je me suis retrouvé des deux côtés mais jamais je n'avais pensé que l'on pouvait être plus baisé que baisé. Je peux vous assurer que je n'ai aucune envie de m'arrêter de marcher, j'ai une force obscure qui me colle à l'arrière train, elle a décidé d'établir un nouveau degré dans l'échelle des mega baiseurs.

    Le soleil a fait fondre mon identité, je suis pathétique, je n'existe plus. C'est ça quand on en a plus rien à foutre, j'entends encore ma première copine me balancer "t'en a jamais rien eu à foutre de tout, tu vas pas faire semblant maintenant de t'intéresser à nous, espèce de gros con égocentrique". Elle s'est cassée. Je l'ai jamais revu. Enfin si une fois ou deux en rêve, mais j'ai pas aimé. Elle avait pas totalement tort, les années se sont suivies avec le même refrain, je prends l'argent, je m'occupe de rien, la vie me berce. Je suis bien j'emmerde les autres. Je reste le cul assis à fixer vos calvaires. Je crois qu'aujourd'hui je suis puni.

    J'ai la fâcheuse impression que mes pieds collent au sol, je n'avance pas assez vite. Je sens le souffle infernale du baiseur dans mon dos, ça va être mon tour, et putain j'ai peur, je le connais trop bien cet enfoiré.

    J'aurais dû te prévenir que j'allais m'évader de nos vies, que j'allais partir sans un mot, je voulais juste que tu me retiennes que tu me dises que...

    Je dois pas y penser, non, si les ténèbres me bouffent je serai vraiment plus rien, même plus un souvenir pour toi. Et moi j'ai juste ta tête en image et tes lèvres qui bougent et qui prononcent enfin... putain, je vais pas tomber maintenant, j'ai pas envie d'abandonner le combat. Je dois ouvrir les yeux, et même si la sueur me brûle les yeux, il faut que je fixe l'horizon pour renaître.

    Misérable, voilà ce que je suis et resterai, incapable de savoir où je vais. Mon nez commence à cramer, mon cerveau à disjoncter, je voulais oublier cette sensation, ne plus jamais replonger, la terre pourpre est prête à être aspirée. L'oubli avec. C'est lui qui me suit.

    Je n'ai pas envie. J'avance.

    " Et du mouvement chaotique naitra l'illusion d'un ballet prophétique, l'amer passé, créature abjecte dévoreuse de conscience, s'écroulera sous le poids de la culpabilité. Libre je trouverai ton refuge à nouveau."

     ... l'aigle vole au soleil abandonnant son ombre....

    -Pleine lune en décembre- L'instant décalé(kitch?) de cette note, une chanson de Zachary Richard reprise par une artiste (Jorane) que je ne connaissais pas y à 5 minutes, c'est ce qu'on appelle la magie de l'instant.

    http://youtu.be/UYC-4iO3K0U

  • 36

    Il y a des chiffres qui n'annoncent rien de bon, un amoncèlement de peurs et de superstitions maladives qui filent ce ressenti. Ce serait mentir de dire que depuis plus de dix ans ma fuite n'est pas permanente, des centaines de litres de sang qui se répandent à terre, la boue est rouge. Plus rien ne pousse, plus rien ne bouge. I'm still so dark. AH AH AH ah...

    J'avais un décompte mortel en tête à l'approche de cette année, et finalement je dois constater que je me suis bien planté. Je me suis pas explosé en plein vol, la bête cornue (que même ta mère a peur d'elle) est pas venue me dévorer le cœur. Et je suis toujours là. Ouais, toujours là. Qui l'aurait prédit?

    J'aurais dû commencer mon année avec cette note, mais l'inspiration était ailleurs, comme une volonté de réanimer quelque chose de mort. L'importance de cet acte n'est pas capitale et je ne me justifierai pas. Juste ça a marché, l'opération est une réussite. Je suis revenu, cette note est un peu plus personnelle, une sorte de parenthèse entre ces quelques trucs plus métaphoriques, oui je parle de trucs quand j'évoque ce que j'écris, je ne me considère pas comme possédant un talent particulier. D'ailleurs je butte souvent sur mes mots, je pense même être un peu con, beaucoup?

    Bon, je suis un peu plus vieux qu'au début... beaucoup?

    Par contre, j'ai toujours cette peur de l'abandon, d'affronter l'indifférence. Les incertitudes. Je crève de peur quand je touche le bonheur... Ok c'était une parenthèse dans la parenthèse. J'arrête.

    255 notes plus tard, face au nombre de commentaires postés je me dis que mon monologue est puissant. Non ce soir je viens pas te vendre du malêtre en boîtes pour chattes, de nouvelles expressions à référencer en Chine. Je dois même t'avouer something, ouais rapproche toi histoire que ça s'ébruite pas trop... je voulais te dire que je vais bien. Vraiment bien. Depuis que je touche le 36. Tu comprends pas? Bah si un peu quand même... non?

    Oui t'as vu je te pose pas mal de questions, mais c'est parce que je m'en pose aussi. Je me la pète à moitié en écrivant ici, pensant posséder ma destiné à pleines mains. Il n'en est rien.
    Le bonheur amène son lot de craintes, il faut vouloir les affronter, pouvoir le faire, se dire ça en valait la peine... Mais la peine c'est de la merde, j'en veux pas. Par contre je sais me battre quand ça en vaut la peine. Putain je tourne en rond.

    J'ai choisi une route que je n'aurais jamais pris auparavant, vraiment. Il y a des chevaux sur le bord, je leurs dis au revoir et j'avance. Je danse. AH AH AH. (Ouais ce soir je m'accorde le droit de glisser des AH AH AH et des private joke, je fais ce que je veux je suis chez moi)

    Je vais terminer là parce que cette note ne sert pas à grand chose. Je m'étais promis cette page j'aurai au moins été honnête avec moi, c'est déjà ça. Je vais pouvoir dormir tranquille, enfin essayer.

    Avant d'en terminer une bonne fois pour toute:

    On peut passer sa vie à attendre des mots qui ne viendront jamais, à penser que l'on est un monstre, un bâtard intergalactique. On peut croire que l'on ne sait rien faire, se planter puis relever la gueule. L'essentiel n'est pas là, ni dans lactel (votre torture est bientôt finie), il est ailleurs. Quelle énigme!

    Il est dans ces nuits sans fin, dans ces discussions qui s'achèvent peau contre peau, dans cette bulle que l'on tient à deux.

    Je ne peux pas toujours être silencieux sur ce qui m'anime, mais là j'ai froid et la pudeur aura ce goût salvateur au moment de remettre mes habits. Le but du jeu c'est de briser le monologue qui est le fruit du je. Facile. J'ai rempli une part du contrat. Satan sera content. A toi de voir. J'attends. Are you affraid?

    Je dois laisser la place à l'autre moi. Adieu et à la prochaine.