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Errance - Page 33

  • Sextape

    J'ai dans ma bouche le goût des mots interdits, ceux que l'on ne doit jamais prononcer.

    Mes lèvres retiennent le souffle maudit, sur ton corps fragile sa volonté d'échouer.

    Sur mon cou, les larmes de tequila perlent, roulent, le monde s'écroule.

    Sur ton cou, l'essence des sens sans décence, ton odeur me shoote. Fixe moi.

    J'ai dans ma bouche l'envie d'hurler ton manque, ton absence me mord. Tue moi.

    Lullaby de l'infinie, par delà ta chair je vois. Je crois en toi. Brûle ma foi. Plonge en moi.

    Enivre moi de tes "je".

    Si tu me perds, retourne toi, le brouillard me recrachera, abjecte il me rejette. Tu me retrouvera.

    Enivre moi de tes "jeux".

    La fuite facile, docile, m'était offerte, je l'ai vomi.

    Enivre moi de tes "yeux", vois comme je te veux.

    J'ai dans ma bouche ta saveur, elle tue mes heures.

    Les aiguilles se plantent, se figent, tout s'inverse, putain de stress.

    Je me bats contre ce qui bat, refusant l'inévitable fatalité. Ouvre ta main, je te donne ma clé.

    La petite mort s'invite en nos bras enlacés, pour toi je me suis damné.

    Et demain tout recommencer. Pour toi... pour toi...

     

     

  • Trace de vide

    No coming home.

    Juste parce que je n'ai aucune envie de rentrer, de retrouver tout ce que j'ai laissé et me rendre compte que rien n'a changé. La vie est une longue errance traversée de fulgurances. Évaporé dans un paroxysme extatique, je n'ai plus forme. Vapeur mouvante, émouvante quand elle se mue. Ému je me tue. Brouillard marginal, fleur lacrymale.

    Il faut avoir quelque chose à dire pour me parler, il faut avoir quelques ambitions pour me toucher. Il faut avoir quelques distinctions pour m'enivrer. Mes tissus saccagés, épluchures d'homme étalés sur la terre souillée, dispersées par tes phalanges glaciales m'ont mis à nu. Tu ne vois pas que je crève de froid, que je crève de toi. Où sont tes bras pour me saisir, me tenir. Me ternir. Tu ne comprends pas que je ne demande que cela.

    Je ne suis pas eux. Tu n'es pas elles. Oublie tout, oublie toi. Oublie moi.

    Pour me voir, il faut le vouloir, le savoir. L'accepter.

    Ce soir je me suis vu et j'ai compris cette impossibilité. Tout est noir.

    Je suis revenu pour toi, mais je ne rentrerai pas dans ces lieux. De l'extérieur le salut salvateur. Ils ont marqué mon existence, ces reliefs sur mon ventre. Non, je ne peux pas, je ne veux pas. Le feu brûle à nouveau sous l'encre noir.

    Il est trop tard.

    Face aux exactions oubliés, le besoin de te prouver ma nouvelle volonté, mes yeux te fixent, je n'ai plus peur. Je fais le premier pas.

    La porte s'ouvre, mon corps se ferme, poussé dans mes retranchements, pathétique dans mon attitude rampante je supplie ton air pour renaître, ici, tu me le refuse une dernière fois.

    Abandonne moi.

    Reviens moi.

  • Trace de vie

    Trace de vie, trace de vice, ta tête dévisse. Le spectacle peut commencer, je vous demanderai de fermer vos orifices, sous peine de vous prendre une trop forte dose...de vice, oui, je ne suis pas si lisse.

    Il est tard et difficile de résister à l'appel de cruels délices. Ma langue se délie, j'aurai brisé les artifices du coma pour pouvoir cracher, dégueuler par hectolitres tout ce dont j'ai été privé. Enfermé je ressors plus faible que jamais. Adieu respectabilité, adieu futur. L'ère de la décadence vient de commencer, premier acte d'un ballet en un seul acte. J'aurais envie de te dire que mon enquête était terminée mais putain, non, elle ne fait que commencer. J'étais pas prêt pour revivre, je me souvenais plus de l'effet que ça faisait, trop long sommeil entre deux cuisses, là où les rêves périssent. PUTAIN! Je me suis fait mordre, bouffer, j'ai rien compris, et là je plonge. Je peux pas, je dois pas. Je résiste, j'ai soif, si soif de vie. J'avais tellement oublié ce que ça faisait comme effet, mais je suis déjà baisé, complètement baisé. Je vois la lame que tu caches derrière, et tu t'imagines certainement quel charmant cadavre je ferais, je te rassure, je serais parfaitement dégueulasse, froid, bleu, chauve, fétide, vide. Tu veux le vide ou tu veux que je me vide, que je me répande de tout mon nouvel être sur la moquette. Fais moi boire, fais moi croire. Nos deux corps couverts de cicatrices étaient certainement fait pour se rencontrer, se heurter. Mais pourquoi tu m'as annihilé, réanimé, apaisé? Pourquoi? T'étonnes pas si j'en fait des tonnes, c'est juste que là, bah ouais je crame complètement, ce qui n'avait plus de sens vient de me faire basculer dans sa danse. Très drôle. Subtile retard. C'est toujours quand on s'y attend le moins qu'on finit par se faire défoncer de vie, pénétré par l'impossible.

    Je déambulais inanimé, esprit vidé depuis des années, dans la mécanique animale du peut être que c'est ça qu'on appelle ressentir. Tu viens de "fister" le peut être et j'ai juste envie de chialer, mauvaise note pour ma vie passée. Je sais, tu n'as pas fait grand chose pour que j'implose. Un léger habit de ridicule me recouvre. Je me sens juste vivre, je ne savais plus ce que c'était. Tu joues peut être avec ta lame, mais si ce n'est la treizième alors ce dernier tirage me sera favorable. Je dois prendre un peu d'avance dans ma fuite, tu ne me vois pas bouger dans ce monde de mannequins à tes pieds. Si tu remarques mes tremblements je deviendrai hiver.... Tu ne me vois plus. Chut je suis silence. Tu me veux? Viens me chercher, si tu peux. Si tu veux. Je ne suis pas si simple, tu vois, laissons les rôles s'inverser, ce serait drôle. Viens me chercher je t'attends. Merci pour la vie, le mort t'attendra.

    The show has just begun.

    Blue Stahli - Blue Stahli
    http://youtu.be/GB-3tC7vBnc (l'album en complet, cadeau, bah ouais ça faisait un bout que j'étais pas venu ici...)