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Errance - Page 42

  • Nobody's here

    Les derniers souvenirs sont toujours ceux que l'on garde le plus longtemps dans la bouche... Et parfois ils vont jusqu'à vous brûler le visage.

    Le soleil d'hiver.

    Cela faisait des semaines que nous étions sous la neige,l'horizon se perdait dans la brûme,dans le gris,l'incertain. Le froid bloquait toute sensation,tout sentiment,mais si mon coeur n'avait été que gelé... la gangréne la plus noire y avait élue domicile. L'opération de la derniére chance s'imposait alors,extirpation du tissu endommagé pour enfin avoir ce joli bout noir entre mes mains,l'acouchement se fit d'un seul geste. Plus aucun battement, je décide de le plonger dans la neige,je pourrais ainsi justifier ce putain de ciel gris avec une légende indienne:" en plongeant mon coeur noir dans le blanc manteau neigeux,le ciel devint gris comme l'avenir." Non...foutaises.

    Une goutte de sueur coule sur mon front,on est en hiver,je devrais pas avoir chaud comme ça,je devrais pas inventer des légendes indiennes à la con aussi. Tout va bien. Vraiment bien. D'ailleurs pourquoi je devrais répondre aux questions qu'on me pause? Pourquoi je devrais communiquer? Pourquoi je devrais m'ouvrir en deux pour tout dire? Pourquoi je devrais toujours me lancer contre le mur?

    Verdict: Aprés t'avoir longuement analysé et jugé,tu es condamné au couloir de la honte... bouh le vilain.

    Deuxième goutte de sueur,j'ai la face qui crâme il y a un mélange dans ma bouche comme le goût de sel des derniers baisers et un certain....je ne sais pas, je n'arrive pas à définir ce qu'il y a derriére,ce que ma salive essaye de me dire. Et puis si j'en parle je vais encore décevoir,faire peur. La bête reste en cage,chut,on se calme.

    En ouvrant les yeux aujourd'hui il n'y avait plus de neige,ni dehors, ni à la tv. D'ailleurs je me suis surpris à regarder la Tv en mode OFF,c'est peut-être mieux, mais c'est tellement silencieux,plus d'electricité. Il n'y avait rien à la radio non plus,ça fait plusieurs jours qu'elle ne transmet plus,depuis la derniére annonce.

    Il y a 24 heures les derniers humains sont partis se réfugier,pensant ainsi protéger l'espéce la plus valable de l'univers sous des tonnes de bétons et de metal. Je suis aller me cacher dans la forêt et finalement on ne m'a pas cherché,j'ai vu une biche, c'était émouvant.

    J'aurais pu avoir envie d'appeller,d'envoyer quelques mots... mais mon portable est sur off...lui aussi. Et puis,dire quoi à qui? Je n'ai pas entendu mon prénom depuis des jours. Il n'y avait rien à me dire et je n'ai fait que parler depuis des éternités,j'ai attendu longuement.Silence.

    Troisiéme goutte de sueur, je lâche ma guitare, les cordes brulent mes phalanges,ma guitare... c'était finalement la seule personne que je voulais me laisser me toucher ces derniers temps. Je lâche quelques mots en regardant le ciel,orange. Je lâche quelques prénoms aussi,je vois quelques visages dans les formes qui apparaissent dans le vide face à moi. J'ouvre la fenêtre. Les larmes tombent et séchent,fument. Rien ne sert de crier,respire...pense à ces cons qui sont sous le béton, ils ne te manqueront pas,non. A cette heure il vaut mieux être seul qu'avec eux. Et puis ça faisait un bout de temps que tu voulais être seul, que tu voulais réfléchir,partir... c'était ta chance. Rassure toi, tu as donné tout ce que tu pouvais, dit tout ce que tu souhaitais...presque...putain c'est pas le temps des regrets il est déjà trop tard. J'ai fait mon éponge à sentiments, pour finalement me perdre,oui,mais peut on vivre dans le manque,dans le mensonge?. Jamais je ne deviendrai une chose, une psychose.Tout s'accélére, c'est la derniére ligne droite.

    La quatrième goutte de sueur sera la dernière je le sais...Bombe .A. code "little boy",hiroshima... non dans ma tête il y a des prénoms,des sensations,dans ma boûche, toujours ces mêmes goûts...

    Tout est si compliqué parfois,tellement. Je m'abandonne dans un rouge orangé. Le monde m'a déjà oublié,il n'y a plus personne ici. Je ne suis plus là et pourtant je pense encore à toi, à vous...ces souvenirs... Etais-je si demoniaque? Si monstreux?

    Ni peau, ni chaire et viscéres. Rien que du sang fumant se mélangeant au ciel.

    Les premières fissures du colosse d'argile provoquérent une fuite massive des gens qui le chérissait de leur abondance mensongére. Les masques finissent toujours par tomber,nulle ne vit mon visage sous ce soleil d'hiver quand tout finit par s'écrouler,mais il n'était plus humain.

    ...

    PS: This is only fiction.

     

  • Unclean?

    Telle l'araignée l'on tisse sa toile d'être en être,les liens sont parfois forts,parfois faibles. Et parfois l'on se perd entre les noeuds. Alors que faire? Couper la toile et tomber? Ou rester et attendre?

    Morsure de serpent.

    On lutte contre ses pulsions, ses envies, ses attentes. Rien n'est jamais facile pour personne. La fuite est elle la seule solution? J'ouvre mes yeux et mon visage me brûle,il y a ce goût que je n'aurais jamais voulu connaitre, un goût de souffre,d'inferno.Et je lutte,crois moi...Oui tu as vu mes larmes et depuis ce jour...

    Tout est blanc.

    Un coton lourd,pesant. Je reste droit,jusqu'à ce que la neige me fasse disparaitre. Je ne verrai plus le carnaval grotesque auquel j'assiste.

    Je fais semblant.

    Je n'ai pas peur de toi, non. Mais toi?

    Hélas, je suis lasse,rien ne me délasse en ces jours et ces nuits. Alors arrêtez de me juger et de m'analyser. On peut courir vers des mots,vers des envies, vers des pulsions. Vous autres, artistes du cirque,est ce que vous vous sentez en sécurité? Le filet est là en cas de chute. Je ne vous respecte plus. Non vous ne me connaissez pas.

    On peut courir vers autre chose...

    Mets toi devant ta glace et dis toi que tu es quelqu'un de bien.

  • Clean?

    Prends ta respiration. Souffle.

    Be quiet and drive,il n'y a que toi et la route qui se perd dans l'horizon.

    Je n'ai jamais été au bon endroit, au bon moment. Je n'ai jamais parlé quand il le fallait, je n'ai jamais su exprimer les mots auxquels je pensais. Il y a eu ces jours de brouillard,et c'était tentant d'être faible...tellement tentant...

    Je tiens la corde.Je reste debout. Je ne veux pas que ma raison se fissure.

    Encore un peu d'oxygéne...

    Les cendres de ta derniére cigarette viennent heurter le sol durci par le froid.

    Blanc. Comme ton masque,comme mon masque. Peut-être quelques touches de sang.

    Il y a ce visage que l'on veut donner, les intentions que l'on veut nous prêter,mais derriére?

    Une main tendue ou un majeur tendu?

    Il est plus facile de dire à quelqu'un d'aller se faire foutre que d'être là, crois moi.

    Il est plus facile de savoir que l'on est détesté plutôt que d'être ignoré. Peut-être...

    En ce moment,je n'aime pas les masques autour de moi, des masques d'animaux... Biensûre on les remarque beaucoup plus,mais tu ne sens pas l'odeur? Ils avancent avec un filet derriére et tu ne compteras jamais pour eux. Non,tu ne seras qu'un pion;alors après, libre à toi...

    Derriére ces masques il y a quoi? Des enfants pourris? Des menteurs? Des manipulateurs?

    Je ne sais pas. Nous sommes encore dans le round d'observation. Et à vrai dire, ça ne me fait plus rire.

    J'ai compris que l'on oubliait jamais les cicatrices que l'on nous inflige alors que les caresses?

    Je dois mordre?

    Je dois porter un loup?

    Je dois faire semblant?

    Il y a trop de "jeu" dans ces trois phrases et pas assez de toi.

    Toi tu es perdue quelquepart entre deux larmes sous mon masque,j'aimerais t'aider,te dire de regarder devant,ne te retourne pas... non, ne pense pas. Tu ne verras qu'un masque blanc, peut être ton propre reflet, ne pleure pas. Tu vas réussir,le jour se léve déjà sur ta route mais tu ne le vois pas encore.

    Il existe un endroit où l'on ne parle pas de sentiments, ni d'amitié, ni d'amour, ni de quoi que ce soit, où la personne existe uniquement pour ce qu'elle est derriére son masque et je t'ai vu, je n'ai pas pris la fuite,je n'ai pas eu peur,j'en suis encore ému aux larmes...mais toi tu avais les mains sur les yeux...

    Le temps nous fait comprendre l'importance des gens. Et tu en as à mes yeux mais pas comme on l'entend, pas comme l'on veut le définir.Je suis là même sans le dire

    Alors vous pouvez m'analyser, me juger, je sais ce que c'est. Il y a ce cercle face à moi où les choses viennent se répéter comme dans un mauvais épisode de la quatriéme dimension, ne te sens pas cruelle,ne tombe pas dans ce travers,je suis encore debout,regarde moi, fais moi un sourire... 

    Reste calme,tout ira bien. On est déjà demain.

    Musique:

    Be quiet and drive par deftones

    Cette version au piano est magnifique: http://www.youtube.com/watch?v=YYHP_MKm2ZI

    PS: Restez cool face à cette note, les gens avec des masques d'animaux finissent toujours par gagner non? Tant pis pour vous...