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Errance - Page 40

  • Ride the bullet

    Moins d'une seconde...

    C'est le temps qu'il faut pour comprendre que l'on vient de se prendre une balle en pleine face. Silence,clic-clic,explosion,cervelle à terre,black-out. Je crois que ça se passe toujours comme ça. Après toute cette merde,il faut nettoyer,et c'est carrément chiant. Une fois j'ai essayé de dessiner un coeur avec la cervelle qui était à terre,c'était la mienne,j'ai pas eu le temps de faire les veines,une basket taille 37 venait de s'imprimer dessus. Y a des jours comme ça.

    Une balle, deux balles, trois... le sablier se remplit de plomb et d'argent,ça en deviendrait lassant. La nuit je rêve de mes morts, mes corps laissent des ombres rouges sur le granit,tout est dit,plus rien ne bouge,des dizaines de batailles,une seule victime,trop de formes vides gémelliques. Non,je n'avais pas besoin de répéter ce spectacle. Non, je n'ai plus envie de rire,mais de détruire.

    Moins d'une seconde...

    C'est le temps qu'il m'a fallu pour me retourner et voir ton visage d'ange,putain. Tes mensonges liquides coulaient de tes yeux et laissaient des traces sur ta face. J'ai pu lire sur tes lévres,créve. Et je suis tombé,j'ai fait semblant, j'ai craché mon sang. On loupe toujours les choses qui semblent les plus aisées. J'étais devant toi entre l'enfer et le paradis. Clic-clic...rien, le sol,ma bouche ouverte,ton rire. On pense toujours connaitre les gens, on pense toujours être aimé. Casse toi que je puisse respirer. Un dernier regard sur ta longue chevelure noire, perte d'espoir.

    Je regrette tellement de ne pas avoir de remords au moment de revenir du monde des morts. J'irai vomir sur vos amours haineux. Biensûre d'ici là je n'aurai plus de cheveux,plus de visage,je serai nuit dans vos pseudos savoirs qui éclairent vos jours.

    Peut être que d'ici là tu auras appris à viser,mais peu importe, le chaos approche, il te sent déjà, il te cernera, et tu verras...

    Je serre la balle entre mes dents, à en faire péter ma machoire. Clic-clic...

  • Red Water

    Au moment même de plonger mes lèvres dans ce liquide rouge il n'y avait aucune envie précise,tout se bousculait dans mon esprit fragile. Ce magma mental anesthésiait les portes de ma parole,je n'aurais plus aucun regard. 

    Cela fait quelques temps que la salle de concert a fermé,certaines nuits je me glisse au travers de la vieille porte de bois qui encore hier indiquait son entrée. Je m'installe au centre de la scéne, il y reste encore un vieux piano abandonné,usé,inutile. Je laisse ma main glissé sur son corps, hésiter entre le blanc et le noir pour ne retenir que la couleur du souvenir, le gris. Ces nuits là, je n'oublie pas d'apporter mon masque, je le laisse tomber sur ce qui était un visage,je ferme les yeux. Les odeurs,les sons,les voix,les têtes,sa tête. Un seul rituel pour achever ces nuits, je termine un genou à terre,mes mains grises sur ma face,une larme chargée de cendre sur son flanc.

    Mais je suis lasse,je n'irai pas là bas cette nuit, non je n'en ai pas envie. Toute ma vie, j'ai été proche du rouge, le rouge interdit,le rouge sur mes mains, le rouge sur les draps, le rouge sur la neige, le rouge sur mon corps,je n'ai fait que l'approcher sans le comprendre et je veux finalement me noyer dans ce rouge,car les souvenirs ne doivent pas pourrir, je n'ai pas envie de dire merci,de sculpter un sourire sous mon nez,d'être plaisant dans le semblant comme avant,il n'y a pas d'avant, il n'y a qu'un présent sans lendemain.

    Quand tu ouvriras les yeux, tu verras l'absence, quand tu ouvriras tes oreilles,tu entendras le silence.

    Les belles choses ne meurent jamais,elles ne font que s'éloigner...

    Laisse moi avec la tristesse écarlate,sans fougue,dans ma non envie d'éloquence,regarde le reflet sur l'eau rouge dans laquelle je baigne et peut être...

    Les belles choses ne meurent jamais,creuse la terre jusqu'au magma des enfers,nage dans mes veines jusqu'aux abymes de mon âme,plonge tes yeux dans le ciel et laisse la lune rouge t'inonder.

    Les belles choses ne meurent jamais.

    ...

    C'est avec une certaine pudeur que je tiens à "dédicacer" cette note à l'oeuvre de Peter Steele, chanteur de type o negative,qui nous a quitté le 14 Avril,il a trouvé la paix. Il n'a jamais eu peur d'assumer ses choix,loin de la peur des jugements... je n'ai pas forcément les mots pour expliquer à quel point sa "musique" a changé ma vie et ce qu'elle m'a apporté dans les moments blancs, les moments noirs...gris et rouges,je veux juste dire merci, les belles choses ne meurent pas,sa musique sera toujours là dans mes jours et mes nuits,mes rires et mes cris,mes souvenirs...mon avenir. Il y a des musiques que l'on ne fait que traverser et d'autres qui deviennent nos vies... 

    Merci.

  • l'ère de rien

    "Le froid quitte peu à peu l'air mais reste profondément attaché dans nos poumons. J'ai soufflé le plus fort possible pour l'évacuer,mais il y avait tant de passants,je me suis trouvé face à l'obligation de parler,je n'aurais pas du, on ne dit jamais les choses importantes, on reste sur les détails et on avale le froid profondément. J'aurais du partir loin, quelques temps,mais il est trop tard,pour moi il est toujours trop tard. On pardonne aux belles choses de nous arracher des larmes, et on court après,mais pour moi il n'y a pas de pardon.

    Alors il faut encaisser,serrer les dents, dire merci. Mais arrive le jour où l'on comprend que tout est fini, qu'il n'y a plus rien à attendre de qui que ce soit,que la seule personne qui restera est celle dans le miroir. Always lost in the sea. C'est la vie.

    C'est un récit dans lequel il n'y a pas de princesse,est ce qu'il y en a eu un jour? Vous pouvez continuer à juger l'absence du prince dans un procés fait au mâle,mais il n'y a rien à gagner. L'homme a fait le mal, je suis un homme alors je suis le mal? Destruisez moi alors...

    Plus les choses changent plus elles restent les mêmes.

    Il faut les accepter et se dire que ça ne bougera plus. Je ne saurai jamais dans quel sens foutre les accents,je l'accepte.

    Crise de foi(e),à force de me placer dans les flammes,je vais finir par y prendre goût,je sens déjà les cornes poussées sur mon front...je vais vous condamner à un enfer, l'enfer des colliers de pâtes,non ça sert à rien de chialer vous pourrez pas esquiver.

    Je prends les claques qu'on me donne,au début je cherchais à comprendre, j'étais même prés à me confondre dans 10000 excuses vaseuses. Mais non, c'est comme ça,je prends, j'encaisse. Et finalement entre deux tartes il y a parfois un éclair de lucidité et l'on comprend qu'il n'y a rien à chercher,rien à attendre. Alors on ne dit plus rien,on explose de rire...sous le masque.

    Alors crachez moi au visage,vous pouvez y aller. Je suis prêt,je n'attends plus que ça pour essayer de comprendre pourquoi.

    Je voulais vous raconter cette histoire en cette nuit où j'ai la nausée il y trop de je,c'est l'ère de rien, du vide,du silence,des absences,de l'ignorance.Alors à quoi bon?J'ai plus les mots et on s'en fout...on s'en fout tellement..."

    J'ai trouvé ce texte dans un blog de glace au fond d'un verre, il restait un peu de violette.